10 juin 2023 – Copie d’écran vidéo de la Loutre d’Europe.
La Loutre d’Europe (Lutra lutra) est un mammifère qu’il est rare d’observer directement. Sans la pose d’un piège photographique, j’aurais complétement ignoré son existence si proche de moi. Voici le récit de son observation exceptionnelle dans le Nord-est du Béarn, avec quelques informations qui me semblent intéressantes à retenir sur ce bel animal sympathique et très discret.
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I- Les circonstances de mon observation de la Loutre d’Europe dans le Nord-est du Béarn
Il est un petit ruisseau sans prétention, que l’on appelle ici un arriu, un mot d’origine gasconne et béarnaise pour désigner régionalement ce petit cours d’eau. On l’orthographie également arrieu ou arrièu. Les Anciens l’appelaient ici l’Arriu Bayet. Il porte aujourd’hui un autre nom, je ne sais pourquoi. Il a pour moi une particularité : il n’est jamais à sec. Durant la période de sécheresse 2022 et alors que les rivières étaient ailleurs à sec, les chevreuils et autres mammifères et oiseaux ont pu venir s’y abreuver.
Il abrite une biodiversité très riche et mérite d’être préservé. En voici un exemple, avec le témoignage de la présence de la Loutre d’Europe.
Intéressé par toutes les espèces qui peuvent le fréquenter, j’installe parfois un piège photographique pour l’observer. Le 09 juin 2023 à 3h00, un animal plonge dans un petit trou d’eau devant la camera. Le moment est très bref et je n’arrive pas à l’identifier formellement. Je n’aperçois que sa queue, bien trop épaisse pour être celle d’un ragondin dont l’espèce devient envahissante dans ce secteur. Je pense bien sûr à une Loutre mais cela me semble invraisemblable dans ce coin du Vic-Bilh. Le ruisseau est très proche de sa source ; une Loutre ne trouverait ici que quelques vairons, vite consommés. Un second piège installé une quinzaine mètres plus loin en amont du cours d’eau va pourtant m’en apporter la preuve.
09 juin 023, 03h00 – Après être passée devant le 1er piège, la Loutre surgit devant le second en suivant la berge du ruisseau. Elle cherche sa nourriture, en avançant nez au sol dans les galets humides. Puis elle va remonter sur la terre ferme pour fouiller dans le petit bois.
Trois minutes plus tard, elle reparait au même endroit et s’avance vers l’eau, …
…, pour continuer de remonter le lit du ruisseau. Elle ne repassera pas devant les pièges.
Le lendemain, le 10 juin 2023, je contrôle à nouveau mes deux pièges. Sur le 1er, l’animal est encore passé très rapidement à 01h15 ; on ne voit que le bout de sa queue qui dépasse au-dessus de l’eau.
10 juin 2023, 01h15 – La Loutre passe devant le second piège en suivant sa trace de la veille.
Sur le 2ème piège, la Loutre apparaît parfaitement. Elle a le même comportement que la veille. Après une brève excursion sur le haut de la berge, elle revient prospecter dans les galets.
10 juin 2023, 01h20 – La Loutre est toujours au même endroit.
Le piège se déclenche à nouveau 5 minutes plus tard à 01h20 et elle est toujours là, en train de fouiller dans le sable et les galets. Puis elle disparaît du champ de l’objectif, pour remonter le ruisseau.
10 juin 2023, 01h39 – 19 minutes plus tard, la Loutre repasse devant le second piège. Elle trottine vers l’aval sans s’arrêter. Elle a sans doute prospecté jusqu’à la source du ruisseau, dans un environnement encaissé qui est resté naturel.
10 juin 2023, 01h41 – La Loutre prend un bain rapide devant la camera dans le trou d’eau.
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…
Elle va rester ainsi quelques secondes, puis sortir de l’eau et s’éloigner définitivement en suivant la berge.
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L’ensemble de mes observations des 09 et 10 juin 2023 sont regroupées sur cette vidéo postée sur Vimeo, un support sans publicité (cliquer dessus pour la lancer) :
Une Loutre filmée de nuit dans le Nord- Est du Béarn from lanaturemoi on Vimeo.
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Les jours suivants, il pleut et les eaux grossissent, perturbant la fréquentation du ruisseau. C’est une aubaine pour les ragondins qui profitent de la situation pour remonter le ruisseau.
14 juin 2023, 01h39 – Après l’épisode pluvieux, ce ragondin passe devant la camera. Sa queue est bien plus fine que celle de la Loutre.
Je n’aurai plus l’occasion d’observer cette Loutre et j’en garde le souvenir d’une rencontre exceptionnelle, heureux de savoir qu’il y en a au moins une qui est passée par ici. Reviendra-t-elle un jour? Pour en garder l’espoir, j’ai voulu en savoir davantage sur ce bel animal, sujet des paragraphes qui suivent.
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II- Informations générales sur la Loutre d’Europe
La Loutre d’Europe a été le sujet de nombreuses publications sérieuses et son mode de vie est bien connu. Malgré cela, j’ai eu parfois du mal à faire la part des choses sur les informations à retenir car certaines données étaient parfois contradictoires.
La Loutre d’Europe est un mammifère d’eau douce territorial et discret qui vit en solitaire, hors période de reproduction. Son espérance de vie à l’état sauvage est en moyenne de 5 ans (tous âges confondus) et elle atteint rarement 10 ans.
Elle a un comportement essentiellement nocturne, probablement pour échapper aux dérangements humains. C’est un comportement acquis car elle n’a pas de prédisposition naturelle à cette vie nocturne. On peut parfois l’observer visuellement à l’aube, ou bien au crépuscule.
Dans la journée, elle se repose dans un gîte, généralement un terrier creusé sur une berge ou dans un abri naturel comme des racines entrelacées, le creux d’un arbre, etc. ; elle peut aussi coloniser le terrier creusé et abandonné par une autre espèce, comme celui d’un ragondin. Elle se repose aussi parfois à terre sur une couche à l’air libre, dans des zones impénétrables où elle ne sera pas dérangée (fourrés, ronciers, roselières, etc.).
Son corps hydrodynamique, très allongé et fuselé, mesure en moyenne 120 centimètres en longueur dont le tiers environ pour sa queue qui est massive à la base et se termine en pointe. Elle la laisse trainer à terre pendant ses déplacements. Elle a une hauteur d’une trentaine de centimètres au garrot. Sa tête est plate avec de petites oreilles et un museau court. Son poids varie entre 5 et 11 kg, 6,8 kg en moyenne pour les femelles contre 8,6 kg pour les mâles.
Le dimorphisme sexuel est présent ; le mâle adulte est plus corpulent. D’autres éléments comme l’observation du front et de la lèvre supérieure peuvent indiquer le sexe mais cela demande une bonne connaissance de l’espèce.
Ses pattes courtes et épaisses sont palmées et elle est une excellente nageuse. Elle se sert de sa queue comme gouvernail et moyen de propulsion dans l’eau. Lorsqu’elle plonge, ses oreilles et ses narines se bouchent. Elle peut rester ainsi en apnée. Ce temps de plongée en apnée est souvent surestimé ; il ne dépasse pas une minute, alors qu’il est annoncé jusqu’à huit minutes selon certaines sources. C’est toujours moins que celui du ragondin, un autre excellent nageur qui approche les 10 minutes. Sous l’eau, ses longues moustaches, appelées vibrisses, captent le moindre remous et lui permettent de localiser ses proies.
Sa fourrure brune à marron foncé est constituée d’une sous-couche laineuse courte, dense et isolante qui la protège du froid, le poil de bourre, enveloppée par de longs poils de couverture recouverts d’une sécrétion imperméable issue des glandes cutanées, les poils de jarre. Elle soigne particulièrement cette fourrure, y consacrant une part importante de son activité, de façon à maintenir l’intégrité de la couche isolante d’air piégée à la base des poils de bourre.
Elle peut présenter parfois une zone grisâtre plus claire sur le ventre, le menton et la gorge. De petites taches blanchâtres sur les lèvres et le cou permettent aussi parfois une identification des individus.
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La plupart du temps, on n’observe la présence d’une Loutre dans un secteur donné que par les traces laissées sur son passage. Ces traces sont essentiellement de deux sortes :
_ L’empreinte de pas de la Loutre
Elle est caractérisée par cinq pelotes digitales placées en éventail avec des griffes courtes dont la marque, pas toujours bien visible, est attenante à la pelote. L’axe de symétrie de l’empreinte passe au milieu du doigt central. Le pouce, légèrement excentré, ne marque pas toujours ; il permet de différencier les pattes gauches des droites. Les pelotes plantaires sont bien visibles, avec un talon marqué pour les pattes postérieures. La palmure des pattes ne laisse qu’exceptionnellement une trace avec l’empreinte des pas.
L’empreinte mesure entre 6 et 9 centimètres environ, la plus longue pour la postérieure. Je n’ai pas eu le réflexe d’en photographier sur la rive argileuse humide qui s’y prêtait bien pourtant.
_ Les épreintes, nom donné aux crottes de la Loutre
Ce sont de petits amas verdâtres de dimensions et formes variables qui vireront au gris en passant par le noir en se dégradant dans le temps.La forme rappelle un petit tas de terre, après que l’eau les ait détériorées. La Loutre marque son domaine vital en déposant ses épreintes et son urine dans des endroits stratégiques pour elle, afin de signaler sa présence à ses congénères. Ce sont des endroits bien en vue sur des points de passages obligés.
Epreinte fraîche, verdâtre, photographiée sur la berge d’un gave dans les Pyrénées.
Epreintes anciennes grisâtres, photographiée sous un pont. Elles sont laissées aux mêmes endroits.
Epreintes anciennes de loutre, posées sur une pierre en bordure d’une rivière en Andalousie.
Vue rapprochée de l’une des épreintes précédentes, localisées en un lieu connu pour abriter l’espèce depuis de nombreuses années (Rivière Jandula).
On y trouve les reliefs non digérables du repas de la Loutre comme de petits ossements, des arêtes, des écailles, carapaces et autres restes. La sécrétion anale de la Loutre rend les épreintes fraîches d’un noir brillant et goudronneux. Enveloppées de mucus épais destiné à protéger les parois des arêtes et os avalés, elles sont particulières car elles ont une odeur très prononcée … de miel, avec parfois une petite odeur de poisson selon leur composition! L’analyse de l’ADN du mucus frais entourant les épreintes permet d’identifier les individus.
Cette odeur spécifique de miel (ou d’huile de lin) sur une épreinte fraîche est un critère infaillible pour l’identification de l’espèce. On les retrouve sur la rive du point d’eau, le plus souvent posées sur une pierre, une souche, à la confluence de deux cours d’eau, sous un pont, etc.
Il est parfois possible de les confondre avec les laissées de visons européen (en voie d’extinction) et américain (espèce invasive concurrente de la précédente) pour leur contenu et emplacements de dépôt. Ces derniers sont les seuls mustélidés, avec la Loutre, adaptés à la vie semi-aquatique. Ils vivent dans le même milieu et ont le même mode de vie.
Une fèce posée sur une pierre, sur la même rivière d’Andalousie.
La fèce précédente, rapprochée. On y retrouve essentiellement des carapaces d’écrevisse. J’ai douté pour son identification. Après contrôle, le Vison européen et le Vison américain sont absents de l’Andalousie.
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III- Le régime alimentaire de la Loutre d’Europe
La Loutre adulte n’a pas de prédateur dans la nature, sinon les chiens. Située au sommet de la chaîne alimentaire, on dit qu’elle est un super-prédateur (ou prédateur alpha).
C’est un carnivore, plus particulièrement un piscivore, qui chasse à vue. Opportuniste, son appétit est énorme, environ 10% de son poids. Son régime alimentaire dépend de la saison et du milieu. On considère qu’elle mange en moyenne 1 kg de nourriture par jour. Elle choisit parmi les proies les plus abondantes et les moins agiles, en priorité les individus faibles ou malades.
Bien qu’elle se nourrisse essentiellement de divers poissons (truites, vairons, goujons, gardons, perches, carpes, brèmes, anguilles, brochets, etc.), elle s’intéresse aussi à d’autres espèces aquatiques comme les grenouilles, crapauds et autres batraciens (particulièrement à leur période de reproduction au printemps où les regroupements sont importants), aux crustacés comme les écrevisses, crabes, certains invertébrés, mollusques (escargots, moules d’eau douce), reptiles (Couleuvre helvétique, Couleuvre verte et jaune…), etc.
Les batraciens et crustacés sont des proies plus faciles à attraper pour les jeunes. Elle peut parfois aussi s’attaquer par défaut à certains oiseaux d’eau, à des rongeurs. Elle aime beaucoup jouer avec ses proies. Les proies les plus grosses sont consommées sur la berge.
Les deux espèces de vison (Mustela lutreola et Neovison vison) ont un régime alimentaire très proche.
Animal d’eau douce, elle peut se nourrir en milieu salin comme c’est le cas pour ma région dans les Barthes de la Nivelle (Pays Basque, communes de Saint-Jean-de-Luz, Ciboure et Ascain). Dans ce cas-là, elle a besoin d’eau douce pour dessaler et entretenir sa fourrure.
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IV- La reproduction de la Loutre d’Europe
La Loutre atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 2 – 3 ans, les mâles étant plus précoces que les femelles. Le mâle est « disponible » une grande partie de l’année. Le cycle œstral de la femelle est du type poly-œstrus non saisonnier : elle peut se reproduire à tout moment de l’année, avec une période féconde d’une quinzaine de jours tous les 40 à 45 jours. Elle choisit de préférence la belle saison, quand les proies sont les plus abondantes pour nourrir sa future progéniture.
La femelle en chaleur attire le mâle du site en déposant des épreintes et des sécrétions vaginales en des zones bien précises. Le mâle, réceptif à ses effluves, investit alors le territoire de la femelle. Le couple ne va rester que quelques jours ensemble, où ils vont faire connaissance en se livrant à des jeux aquatiques et poursuites sur la berge. Quand le moment est venu après ces jeux de séduction, les deux partenaires s’accouplent à plusieurs reprises, généralement dans l’eau, puis la femelle repousse le mâle qui quitte alors son territoire.
Pendant ses 60 jours de gestation, la femelle choisit ou aménage sur son territoire un terrier creusé au bord de l’eau avec un accès situé sous l’eau et une (au moins) cheminée d’aération, que l’on appelle une catiche (mot absent du Larousse). La catiche est plus élaborée qu’un simple gîte ; elle est spécialement aménagée avec un nid d’herbes pour la mise bas, bien cachée et peu accessible. Une femelle qui a déjà mis bas peut réutiliser la même catiche, qui peut disposer (selon son implantation) de plusieurs chambres de niveaux différents pour éviter la noyade en cas de montée des eaux. Elle peut avoir aussi un second accès caché sur la terre ferme.
La femelle y donne naissance de un à trois loutrons, exceptionnellement quatre. Leur fourrure est si fine à leur naissance que la mère reste avec eux pendant les premiers jours afin de maintenir leur température, tout en les allaitant avec ses deux paires de mamelles.
Les loutrons, nés aveugles, ouvrent les yeux à partir d’un mois. Leur croissance est rapide. A deux mois, ils commencent à sortir de la catiche et à gouter à une nourriture solide ramenée par leur mère. Ils commencent à nager à trois mois et à quatre mois, ils sont sevrés.
La maîtrise de la nage et l’apprentissage des différentes techniques de chasse sera encore longue ; elle prend parfois plus de 6 mois. Les loutrons accompagnent leur mère, qui leur étourdit leurs premières proies.
Ils ne deviennent réellement autonomes que vers 12 mois environ, âge auquel ils atteignent leur taille adulte. Ceux qui ont survécu se dispersent alors, à la recherche d’un nouveau territoire éloigné de celui de leur naissance. La mortalité juvénile est très élevée et peu de loutrons atteindront leur maturité sexuelle.
Je ne sais pas à quel moment la femelle devient à nouveau disponible, avant ou après le départ de ses loutrons? Elle peut avoir au mieux une portée par an. L’espérance moyenne de vie d’une Loutre étant faible (5 ans environ, tous âges confondus), une femelle n’a donc que très peu de portées au cours de sa vie.
Une Loutre a très peu de descendants et il est primordial d’améliorer la survie des adultes pour préserver l’espèce.
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V- L’habitat de la Loutre d’Europe
La loutre est une espèce à forte valeur patrimoniale ; sa présence continue sur un site aquatique est un indicateur de la bonne santé de son environnement et de la qualité de son eau. Pour s’installer, elle recherche en priorité les endroits riches en poissons. Elle a besoin de zones de tranquillité ; la présence de végétation sur les berges est très importante.
Animal semi-aquatique, la Loutre fréquente les eaux douces, courantes ou stagnantes ; tous les types de cours d’eau douce quelle que soit leur importance lui conviennent, les lacs, les étangs, les marais, les canaux, etc.. Elle fréquente aussi les eaux saumâtres (lagunes et estuaires) , ainsi que le littoral.
Elle peut parcourir des kilomètres pour remonter une rivière ou pour parcourir un réseau de petits ruisseaux. Elle chasse aussi à terre et il lui arrive de parcourir parfois d’importantes distances hors de l’eau dans des milieux boisés ou à bocages ; on peut la rencontrer à plusieurs kilomètres de tout point d’eau. Elle se déplace discrètement en marchant ou en trottinant le dos bombé pour relier les différents habitats aquatiques dont elle dépend et peut même grimper aux arbres. Elle peut prospecter une quinzaine de kilomètres en une nuit.
En montagne, elle est présente jusqu’à 2 000 m, ponctuellement un peu au-delà. Dans les Pyrénées, on a découvert des épreintes jusqu’à 2 400 m d’altitude, mais sans savoir si la Loutre y était installée. Dépourvue de graisse, la Loutre n’hiberne pas en région tempérée. Elle chasse donc aussi en hiver et s’adapte aux circonstances. Si le manteau neigeux en altitude ne lui permet pas de chasser, elle redescend.
5-1_ Le domaine vital de la Loutre
Le domaine vital de la Loutre est très étendu ; c’est celui qui lui permet de satisfaire l’ensemble de ses besoins tout au long de l’année. Celui du mâle peut englober les domaines vitaux de deux ou trois femelles. Leur taille dépend de l’environnement (cours d’eau, lac, type de relief) et de la richesse des ressources alimentaires disponibles.
La Loutre parcourt son domaine vital sur plusieurs jours ; ses gîtes de repos y sont nombreux et elle les utilise au fil de sa prospection et de l’exploitation des ressources alimentaires.
Pour un cours d’eau par exemple, le domaine vital peut s’étendre jusqu’à une vingtaine de kilomètres linéaires en moyenne pour une femelle, parfois plus du double pour certains mâles. Il peut être de l’ordre de 2 000 à 3 000 hectares pour un plan d’eau, ce qui représente l’équivalent d’une circonférence de 15 à 20 km environ.
5-2_ Le territoire de la Loutre
Au sein du domaine vital, la Loutre défend physiquement un territoire plus restreint face à ses congénères ; c’est sa propriété privée, où elle vit en solitaire. La femelle n’y tolère aucune autre femelle adulte et un mâle n’y tolère aucun autre mâle, jeune ou adulte.
Pour schématiser une population de loutres sur un site donné, certaines publications reprennent l’image des œufs au plat dans une poêle : un blanc représente le domaine vital de chaque animal et les blancs peuvent se recouper en partie dans la poêle ; les jaunes, pas forcément au centre de leurs blancs respectifs, restent bien séparés.
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VI- La protection de la Loutre d’Europe
Son statut actuel sur la Liste UICN des mammifères menacés de France métropolitaine est « Préoccupation mineure », « Quasi-menacé » pour l’Europe et au niveau mondial.
Elle a été classée dès le 14è siècle dans les espèces dites nuisibles ; on l’a longtemps chassée. Les pêcheurs lui reprochaient de dépeupler les cours d’eau de ses poissons ou de leur faire concurrence. On l’a également piégée intensivement au début du 20è siècle pour sa fourrure qui était une source de revenu lucratif. Sa chasse et son piégeage ont été interdits à partir de 1972.
Au cours du 20è siècle, elle a été aussi menacée par la dégradation et/ou la destruction de son habitat et par la raréfaction de ses proies : asséchement des zones humides, construction de barrages, urbanisme intensif, agriculture intensive, usage de pesticides, pollutions aquatiques, développement du réseau routier avec blocage des couloirs écologiques, développement des activités touristiques aquatiques, etc. Au début des années 80, elle était en voie de disparaître si on ne faisait rien.
Elle est devenue intégralement protégée en France depuis l’arrêté ministériel du 19 mai 1981 (voir le dernier arrêté du 23 avril 2007 – Article 2 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection, mis à jour le 17 mars 2019).
La loutre figure à l’annexe I de la convention de Washington (CITES) de 1973 sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, ainsi qu’à l’annexe II des espèces animales strictement protégées de la convention de Berne de 1979, qui la choisit de plus comme emblème. Enfin, la Directive Européenne « Habitats-Faune-Flore » de 1992 (92/43/EC) sera la première à décréter la double protection de l’espèce (Annexe IV) et de ses habitats (Annexe II) dans un même texte.
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D’un premier Plan National d’Action (PNA) pour la restauration de la Loutre d’Europe de 2009 à 2015, il ressort en 2016 que les loutres ont entamé une nette recolonisation dans de nombreuses régions de France. L’espèce est aujourd’hui mieux connue et les menaces qui ont pesé ou pèsent encore sur elle le sont également. Des solutions ont été développées pour réduire leur mortalité notamment par les collisions routières, ainsi que pour permettre leur cohabitation avec les activités de pisciculture. Pour autant, des menaces subsistent encore sur l’espèce et des efforts restent à faire.
C’est l’enjeu du PNA actuel 2019-2028, animé au niveau national par la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), avec un lien dans la bibliographie.
Pour exemple : avril 2023, le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques a installé des panneaux lumineux sur la RD 918 sur une portion à 80 km/h, à Saint-Jean-de-Luz (quartier Chantaco), pour signaler la présence de la Loutre d’Europe, régulièrement victime de collisions dans le secteur des Barthes et l’ensemble du Pays basque (lien dans la bibliographie). Ce dispositif lumineux et clignotant, indiquant « Passage loutres », est une première en France! Cette signalisation est complétée par un système de réflecteurs dont le principe est de renvoyer les rayons lumineux des phares vers l’accotement pour éloigner la faune de la chaussée.
Les collisions routières ont lieu souvent aux abords d’un pont. Bien qu’elle soit très à l’aise dans l’eau, la Loutre guidée par son instinct adopte un comportement paradoxal pour le traverser : elle emprunte la voie terrestre, c’est-à-dire bien souvent la route. C’est particulièrement le cas sur des ouvrages de petit diamètre comme les buses ou lorsque le lit est rétréci, avec accélération du courant et effet cascade à la sortie.
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VII- La population de la Loutre d’Europe
En France, la Loutre était originellement présente dans toutes les régions de France métropolitaine, sauf en Corse. Ses effectifs en France étaient estimés entre 30 000 et 50 000 au début du 20è siècle (selon les sources), pour passer à un millier environ au début des années 80. Seuls le cœur du Massif Central, certains grands marais du littoral atlantique comme le Marais Poitevin, et le Centre Bretagne abritaient encore des populations viables.
Après la mise en place de mesures pour sa protection et sa conservation au début des années 80, la population a lentement augmenté. Des mouvements de recolonisation se sont amorcés avec notamment une progression en Bretagne et en Loire-Atlantique et une reconnexion des populations du littoral atlantique et du Massif Central.
Elle occupe aujourd’hui les anciennes régions de l’Aquitaine, le Limousin, l’auvergne, s’est renforcée en Midi-Pyrénées avec une recolonisation des vallées pyrénéennes, en Poitou-Charentes, en Bretagne, au Pays-de-la-Loire, a recolonisé une partie d’anciens territoires de Normandie, de Rhône-Alpes, du Centre et du Languedoc-Roussillon. Elle commence même à réapparaître en Bourgogne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Malgré mes recherches poussées, je n’ai pas trouvé de données fiables permettant de connaître le niveau actuel de sa population. On n’avance même pas de chiffres dans les deux PNA consécutifs. J’actualiserai ma publication quand j’aurai l’information.
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VIII- La Loutre d’Europe dans les Pyrénées
Au début des années 80, la Loutre avait disparue des Pyrénées. Son retour a commencé timidement à la fin des années 90, à partir d’une colonisation naturelle venant d’Espagne vérifiée par des tests ADN.
A partir de 1998, les gardes moniteurs du Parc national des Pyrénées ont observé le retour de la Loutre dans les Hautes-Pyrénées entre Pierrefitte-Nestalas (altitude moyenne 580 m) et Lourdes (altitude moyenne 400 m), le long du gave de Pau. En 2000, ils y trouvent des preuves de sa reproduction.
En 2003, ils relèvent des traces de sa présence vers 900 m d’altitude à Cauterets au Pont d’Espagne, au-dessus de Luz-Saint-Sauveur et en Val d’Azun sur le gave d’Arrens. Ils en relèvent aussi vers 1 600 m à Gavarnie, au pied de la Cascade.
En 2008, on trouve des épreintes en Béarn, dans la vallée d’Ossau jusqu’à Gabas (altitude moyenne 1 000 m) ainsi que dans la vallée d’Aspe en amont d’Oloron (altitude moyenne 200 m).
En 2010, on trouve des épreintes sur le Marcadau, le lac de Gaube, vers 2 000 m d’altitude.
Depuis lors, la recolonisation a continué jusqu’à occuper la majorité des vallées pyrénéennes.
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IX- D’où peut donc venir cette Loutre dans ce petit coin du Vic-Bilh
Du fait de la faible présence de poissons à la source de l’Arriu Bayet (à part quelques vairons), je ne comprenais pas ce qu’était venu faire ici cette Loutre pendant deux nuits consécutives, en toute quiétude.
Le petit trou d’eau où la Loutre a pris son bain.
L’environnement de l’Arriu Bayet à l’approche de sa source.
Ce ruisseau prend sa source 350 mètres plus haut à une altitude de 311 mètres. La configuration des lieux, en cul de sac, en fait une limite de déplacement pour la faune confrontée à la présence d’un habitat pavillonnaire avec ses clôtures et une route à grande circulation.
L’animal observé est un adulte et il n’est pas revenu depuis plus de 2 mois. Mon observation est faite à la limite d’un domaine vital potentiel. Plus haut et sur des kilomètres alentour, les lieux ne se prêtent pas à une installation.
Plus bas, en observant le réseau hydrographique de la région et en sachant que le domaine vital d’une Loutre peut dépasser la quarantaine de kilomètres linéaires, l’habitat peut être favorable à l’installation pérenne de la Loutre. Elle peut y trouver les ressources alimentaires et la tranquillité nécessaires.
L’Arriu Bayet se jette dans le Gros Léez, après avoir recueilli les eaux d’un bassin versant dominé par l’agriculture et l’élevage en plein air, où l’urbanisation est absente. Son parcours total est de 4,8 km ; il n’est traversé que par des chemins carrossables et une route de campagne peu fréquentée, avec un linéaire plus ou moins encaissé, arboré et régulièrement herbacé sur les berges.
L’Arriu Bayet pris depuis l’aval, peu avant sa confluence. Il passe ici sous la seule route de campagne de son parcours. Devant cet effet entonnoir, la Loutre a peut-être traversé la route.
Ce linéaire est parfois impraticable pour l’humain avec la présence de ronciers et d’arbres couchés par les différentes tempêtes qui ont sévi dans la région. La tranquillité y est assurée pour la faune en général, et particulièrement pour la Genette commune (Genetta genetta). La Loutre pourrait y trouver les batraciens, rongeurs, invertébrés et autres déjà cités mais la ressource principale est insuffisante.
Le Gros-Lées traversant la même petite route de campagne, peu avant sa confluence avec l’Arriu Bayet.
Le Gros Léez est une rivière plus poissonneuse. Il est appelé localement le Léez et orthographié Le Grand Lées et le Lées sur les cartes IGN (ce qui est une erreur, il y a de quoi s’y perdre). Cette rivière reçoit les eaux de 4 autres principaux ruisseaux, le Mondane (4,7 km, appelé localement le Gerderest et qui fut peuplé jusque dans les années 90 par l’écrevisse à pattes blanches) avant mon ruisseau, puis le Couilhet (2,1 km), le Castéra (2,7 km) et le Culay (2,4 km). Sa source est à 341 m d’altitude (à la limite entre St-Laurent-de-Bretagne, Abère et Lespourcy). Elle s’écoule en direction du nord, sur une longueur totale de 34.6 km de lente descente (10 cm au km) depuis sa source et jusqu’à sa confluence avec le Lées.
L’Arriu Bayet, juste avant sa confluence avec le Gros Léez.
La confluence du Gros Léez avec l’Arrieu Bayet est à 12.8 km de sa source. Cette section ainsi que le ruisseau sont classifiés en bon état écologique par le Sandre, Service d’administration nationale des données et référentiels sur l’eau (année 2004, pas de mise à jour).
Le Gros Léez, juste après sa confluence avec l’Arriu Bayet.
Le Gros Léez à sa confluence avec le Petit Léez, photo prise depuis l’aval.
Le Gros Léez juste après sa confluence avec le Petit Léez – Sur la berge, on peut voir un gîte possible pour la Loutre, dans les racines de cet arbre.
Le Gros Léez continue ensuite et récupère 9,1 km en aval (cumul 13,6 km depuis mon point d’observation de la Loutre) le ruisseau le Petit Léez, à proximité de Baliracq-Maumusson. Puis il se jette 12.7 km plus bas (cumul 26,3 km depuis mon observation) dans le Lées, autre rivière du coin.
Le Lées est issu de la rencontre de deux ruisseaux à proximité de Baleix : le Grand Lées qui prend sa source dans la région de Bedeille (altitude 381 m) près du lac de Gabas et le Petit Lées, issu de la réunion de 2 petits ruisseaux dans la région de Lombia.
Pour bien compliquer les choses, le Lées recueille en bas de Lembeye les eaux d’un ruisseau appelé aussi … le Petit Lées, dont les eaux près de sa source alimentent la retenue collinaire du Petit Lées à proximité de Lucarré!
Le Lées a pour affluent important Le Larcis, qui prend sa source à Luc-Armau (longueur totale 35 km). Le Larcis, qui alimente un peu plus bas la retenue collinaire de Basillon-Vauzé, reçoit en aval de cette dernière le trop-plein de la retenue collinaire de Lembeye-Corbères par l’intermédiaire du ruisseau du Boscq. Il continue vers le nord pour recevoir près de Mont-Disse les eaux du ruisseau Le Lisau. Ce dernier prend sa source sur le territoire de la commune de Castillon où il alimente la retenue collinaire de Castillon, puis la retenue collinaire de Cadillon. Toutes ces retenues servent à l’arrosage du maïs, avec des lâchers d’eau dans les ruisseaux et l’installation de stations de pompage. Elles sont utilisées comme halte migratoire pour les oiseaux d’eau.
Le Lées pris depuis l’amont, après sa confluence avec le Gros Léez à 1 km de là. L’Adour n’est plus très loin, à 5,4 km. Cet ouvrage est conçu pour que la faune sauvage puisse traverser sous le pont.
Le Lées, grossi par le Gros Léez, rejoint le fleuve Adour 6,4 km plus bas (cumul 32,7 km depuis mon observation) au pont de Barcelone du Gers (altitude 77 m). La longueur totale de la rivière Lées est de 56.1 km.
Les poissons blancs sont assez nombreux le long du parcours du Gros-Léez et du Lées, goujons, gardons, chevesnes, carpes, anguilles, etc., ainsi que des truites issues généralement de lâchers.
« Ma » Loutre a mis 19 minutes pour parcourir environ 650 mètres de linéaire encombré (aller/retour), ce qui fait une vitesse de déplacement autour de 2 km/heure environ. Elle est arrivée 2 heures plus tôt la seconde nuit (01h15 au lieu de 03h00), sans doute parce qu’elle connaissait déjà les lieux (elle passe aux mêmes endroits sur les caméras). J’estime qu’il lui faut 6 heures environ en aller/retour dans la nuit pour explorer l’Arriu Bayet, à partir du Gros Léez.
En conclusion, cette Loutre pourrait être un individu erratique, peut-être un jeune mâle en cours de phase d’exploration, à la recherche d’un domaine vital où s’installer. Elle peut être cantonnée pour l’instant sur le linéaire en provenance de l’Adour ; si c’est le cas, j’aurai peut-être l’occasion de la revoir. Cela serait un bel exemple de recolonisation.
En effet, un ami d’un certain âge m’a appris qu’un Ancien lui avait raconté dans les années 60 que la Loutre était présente par ici dans son enfance ; cela nous ramène au début du 20è siècle, où la Loutre était présente un peu partout en France.
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X- La mise en pratique de mes enseignements sur la Loutre
Suite à cette publication, j’ai eu la curiosité d’explorer ce début du mois de septembre le linéaire depuis l’Arriu Bayet jusqu’à l’Adour. J’ai eu la surprise de découvrir une épreinte ancienne de Loutre, compatible avec la date de mon observation de début juin :
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-L’épreinte est déposée sur le Gros Léez, au niveau d’un pont situé à 21,6 km de l’Adour. La Loutre a traversé sur la route.
La Loutre a laissé une épreinte sur le support du parapet, côté aval.
Au pied du parapet, ces noyaux attirent mon attention, …
Une vue rapprochée : on trouve des noyaux de merises, ainsi que des restes de la carapace d’écrevisses. Il s’agit en fait d’une crotte de vison (européen ou d’Amérique?), autre mammifère semi-aquatique qui a un régime alimentaire proche de celui de la Loutre.
A l’autre bout du parapet, une épreinte, posée sur un regard en surplomb.
Une vue rapprochée de l’épreinte : on distingue des débris de la carapace d’écrevisses, des poils et des os de petits mammifères, etc.
Une vue d’ensemble de la même épreinte.
L’aval du pont sur le Gros Léez.
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-J’ai trouvé deux autres crottes déposées ensemble en contrebas du pont enjambant le Lées, à 5,4 km de sa confluence avec l’Adour.
La Loutre peut passer sous le pont, à gauche, sur le rebord plat prévu (je suppose) à cet effet.
J’y trouve à proximité à l’air libre ces deux crottes, déposées ensemble.
Détail d’une crotte, avec des restes de la carapace d’écrevisses.
Détail de l’autre crotte, avec aussi des restes de la carapace d’écrevisses.
Il s’agit en fait aussi de crottes de vison.
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Je n’ai donc trouvé qu’une seule crotte qui peut être une épreinte, ancienne. J’y note la présence de poils et l’absence d’écailles de poisson. Je n’ai rien trouvé d’autre en prospectant les berges mais un orage très violent a fait brusquement et fortement monter les eaux fin juin dans la région ; les indices, s’il y en avait, ont été emportés. De même, l’eau de pluie lave et détruit rapidement les épreintes placées en hauteur.
J’ai également prospecté le Lées en amont, jusqu’à sa rencontre avec le Petit Lées : des crottes de vison sont présentes, mais pas d’épreinte de Loutre.
En l’absence d’épreintes récentes de Loutre, je ne peux pour l’instant qu’en déduire qu’il s’agissait d’une prospection passagère. Cela reste cependant « une affaire à suivre », la Loutre étant un mammifère très discret qui m’incite à poursuivre mes investigations.
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XI- Mise à jour 2024
Un an plus tard, à la même période (11 avril et 31 mai), une Loutre revient au même endroit, immortalisée par les mêmes pièges photographiques! Cette fois-ci, elle n’est pas seule!
Un loutron est aussi présent à 2 reprises, mais pas simultanément avec l’adulte. Rien d’étonnant à cela car les pièges ne capturent pas les évènements qui ont lieu en retrait des berges du ruisseau.
En voici le témoignage posté sur Vimeo (cliquer sur la vidéo pour la lancer, sans aller sur Vimeo) :
Une Loutre d’Europe et un loutron dans le Nord du Béarn from lanaturemoi on Vimeo.
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XII- Bibliographie
_Inventaire de la Faune de France – Muséum National d’Histoire Naturelle – Editions Nathan (1992)
_Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM)-La SFEPM et le PNA Loutre : https://www.sfepm.org/la-sfepm-et-le-pna-loutre.html
_Plan National d’Actions en faveur se la Loutre d’Europe 2019 – 2028 : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/PNA_loutre_d_europe_2019-2028.pdf
_Portail officiel de la ville de Saint-Jean-de-Luz – Attention aux Loutres à Chantaco : https://www.saintjeandeluz.fr/fr/attention-aux-loutres-a-chantaco/
_France 3 Régions – Francetvinfo.fr – Occitanie – Hautes-Pyrénées – Tarbes – VIDEO. Des images rares de loutre, mammifère semi-aquatique, vivant dans les cours d’eau du Parc National des Pyrénées : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes/video-des-images-rares-de-loutre-mammifere-semi-aquatique-vivant-dans-les-cours-d-eau-du-parc-national-des-pyrenees-2084539.html
_Groupe Mammalogique Breton – Atlas des Mammifères terrestres de Bretagne- La Loutre d’Europe (Epreintes et marquages) : https://gmb.bzh/wp-content/uploads/2015/11/Livret_Loutre1-300dpi.pdf
_Groupe Mammalogique Breton – Atlas des Mammifères terrestres de Bretagne- La Loutre d’Europe (Empreintes et autres indices) : https://cdnfiles1.biolovision.net/franche-comte.lpo.fr/userfiles/proteger/Protectionespces/Plansactions/Loutre/2011GMBLivretLoutre2.pdf
_Atlas des mammifères sauvages d’Aquitaine (2011-2015) – Tome 5 – Les Carnivores – page 77 : https://cdnfiles2.biolovision.net/www.faune-aquitaine.org/userfiles/Atlasmammifres/AMSATome5.pdf
_Etude de l’habitat de la loutre d’Europe en région Auvergne – Relations entre le régime alimentaire et la dynamique de composés essentiels et d’éléments toxiques (Charles Lemarchand – 2007) : https://theses.hal.science/tel-00717841/document
_Etude de la faisabilité du retour de la Loutre d’Europe en Haute-Savoie – Thèse pour le Doctorat vétérinaire (François Jacquet, soutenue le 29 novembre 2007) : https://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=920
_inpm.mnhn.fr – La Loutre d’Europe : https://inpn.mnhn.fr/docs/cahab/fiches/1355.pdf
_République Française – COURS D’EAU DDTM 64 (Direction Départementale des Territoires et de la Mer des Pyrénées-Atlantiques) : https://carto2.geo-ide.din.developpement-durable.gouv.fr/frontoffice/?map=2d7983cf-b820-44cd-852b-ff8b2f4d5f02
_Faune Auvergne Rhône Alpes – Le petit guide illustré des crottes de Mammifères : https://atlasmam.fauneauvergnerhonealpes.org/wp-content/uploads/2017/12/Guide-illustr%C3%A9-des-crottes-de-mammif%C3%A8res.pdf
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