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La Musaraigne musette et les autres musaraignes

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La Musaraigne musette ou Crocidure musette (Crocidura russula).

Tiens, une musaraigne! Quel drôle d’animal : elle ressemble à une souris mais elle a un long museau pointu. Longtemps, j’ai pensé qu’il n’en existait qu’une seule espèce et je me trompais!

C’est un animal très utile. J’ai commencé à m’y intéresser quand ce petit mammifère est apparu durant l’été dans un massif de plantations bordant la table du petit-déjeuner sur la terrasse. Elle était à nouveau présente le lendemain et les jours suivants, en faisant de courtes apparitions. J’ai fini par m’y attacher. En fait, c’est là qu’elle vivait, à proximité des croquettes de la Minette de la maison et je l’ai surprise une fois à sa gamelle.

Cependant, cette dernière n’ayant son repas qu’en petites quantités afin de surveiller sa ligne, il n’en restait rien. La musaraigne sortait de son refuge pour prospecter dans la couche de feuilles mortes et dans l’humus accumulé avec le temps. Elle y trouvait ses proies préférées. Très prudente et très rapide, elle ne faisait que de brefs passages, le craquement des feuilles annonçant sa présence et me mettant sur le qui-vive.

C’est ainsi que le matin, la tasse de café à la main et mon appareil photo posé sur la table, je l’attendais. Parfois, elle semblait m’observer et je restais là à la regarder, sans bouger. Ce n’est qu’en préparant cet article que j’apprendrai que leur vision n’est pas terrible. Cependant, dès que je saisissais mon appareil photo, elle s’enfuyait. Il m’a fallu de la patience pour l’immortaliser en quelques photos.

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Se pensant à l’abri et immobile, elle semble m’observer. 

De ces échanges singuliers, est né mon intérêt pour cette musaraigne, encore plus discrète qu’une souris. Il s’agit d’une Crocidure musette. J’ai voulu en savoir davantage. Mes recherches ont finalement ravivé des souvenirs auxquels je n’avais prêté aucune attention particulière sur le moment.

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I- Les confusions possibles entre musaraignes et rongeurs 

L’appellation musaraigne est un terme vernaculaire un peu ambigu qui sert à qualifier un grand nombre d’espèces de mammifères insectivores faisant partie de la famille des Soricidae. On peut les confondre de loin avec un petit rongeur, la Souris grise ou Souris domestique (Mus musculus domesticus) qui vit dans l’environnement immédiat de l’Homme.

On peut les confondre aussi avec d’autres petits rongeurs campagnards, comme certains mulots (Mulot sylvestre Apodemus sylvaticus, Mulot à collier Apodemus flavicollis) et le Rat des moissons Micromys minutus. On peut les confondre aussi avec certains campagnols : le Campagnol roussâtre Myodes glareolus, le Campagnol des champs Microtus arvalis, le Campagnol agreste Microtus agrestis, le Campagnol de Gerbe ou Campagnol des Pyrénées Microtus gerbei, le Campagnol basque Microtus lusitanicus (présent dans notre Sud-Ouest, le nord de l’Espagne et du Portugal).

Le Campagnol fouisseur Arvicola sherman est un plus gros rongeur souterrain herbivore, difficile par sa corpulence de confondre avec une musaraigne. On l’appelle encore dans beaucoup de documents le Campagnol terrestre « forme fouisseuse » ou Rat taupier Arvicola terrestris scherman. Il est présent préférentiellement en montagne, dans le nord de l’Espagne et dans toute la moitié Est, le Massif central jusqu’en Limousin et le sud-ouest de la France.

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Pour compliquer un peu les choses, j’ai découvert qu’il existe deux espèces de musaraignes dites semi-aquatiques, que l’on ne peut confondre en milieu aquatique avec deux autres espèces de campagnols inféodés eux aussi à la présence de l’eau. Etant les plus grands campagnols de France, leur longueur et leur poids ne laissent pas de place au doute :

Le Campagnol terrestre Arvicola terrestris a un mode de vie intimement lié à l’eau et il est présent jusqu’à 2 000 m d’altitude. On l’appelle encore dans beaucoup de documents le Campagnol terrestre « forme aquatique » Arvicola amphibius et Arvicola terrestris terrestris. Il est présent dans le nord et le nord-est du pays, donc absent en Aquitaine.

Le Campagnol amphibie Arvicola sapidus, en forte régression et protégé, est présent dans la péninsule ibérique et en France, à l’exception du nord et de l’est du pays. On le trouve sur les rives des plans d’eau et cours d’eau lents, ruisseaux, fossés, mares, canaux, tourbières, prairies humides et jusqu’à 2 200 m d’altitude.

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Une musaraigne.

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Une Souris grise ou Souris domestique, au petit nez court.

Certaines caractéristiques permettent de distinguer très rapidement les musaraignes des rongeurs. Outre la corpulence qui ne peut laisser place à aucun doute pour la plupart des campagnols, les musaraignes ont un museau pointu et des yeux très petits. Les rongeurs ont un museau plutôt arrondi et des yeux assez gros plus ou moins proéminents.

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II- Les différences entre petits rongeurs

Je ne pense pas que je ferai un jour un article général consacré aux petits rongeurs. Cependant, il me semble intéressant de savoir aussi les différencier entre eux, même si ce n’est pas ici le sujet principal :

Les campagnols (famille des Cricetidae) ont une allure générale très arrondie, avec un corps ramassé. Leurs caractéristiques distinctives est d’avoir une queue plus courte que le corps et des oreilles très petites, presque cachées dans les poils. Leur museau est court et arrondi. Ce sont des animaux nocturnes ou crépusculaires et ils vivent dans des galeries souterraines qu’il creusent eux-mêmes. Les trous suivent une ligne à peu près droite juste sous la couche végétale et l’entrée est oblique (galeries désordonnées à des profondeurs variables et entrée verticale chez la taupe).

Les mulots (famille des Arvicolinae) ont une allure générale plus élancée, avec un corps svelte et allongé de couleur brun roux et au ventre plutôt blanc. Leur queue est généralement plus longue que le corps et sans poils. Leurs oreilles sont grandes et dégagées. Leur nez est pointu. Ils ont de grands yeux noirs, proéminents et bombés. Leurs pattes arrière bien développées leur permettent de bondir rapidement et ils savent grimper aux arbres. Il leur arrive aussi de nager en surface. Ils sont strictement nocturnes. Ils mènent une vie terrestre mais empruntent souvent les galeries des taupes. Ils établissent leurs terriers dans les haies et broussailles. Le Mulot sylvestre est présent partout en France. Le Mulot à collier est proche du Mulot sylvestre mais de taille plus importante. Dans une enquête effectuée récemment en Aquitaine, il est resté longtemps inconnu dans la région et on le trouve maintenant dans deux départements, un peu en Dordogne et pour les Pyrénées-Atlantiques, un peu dans le prolongement des Hautes-Pyrénées où existent des populations tout aussi fragmentées.

La souris grise (famille des Muridae) ressemble beaucoup aux mulots, en plus petit. Les yeux sont moins proéminents, les oreilles un peu plus courtes et les pattes arrière moins développées. Son pelage est uniformément brun-gris. La Souris grise vit à proximité de l’Homme, aussi bien dans les jardins que dans les maisons. Elle est agile et grimpe très bien un peu partout. Son activité est essentiellement nocturne.

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La Souris grise, ici dans un tas de bois et de cailloux. On a bien plus souvent l’occasion de la rencontrer.

Une appellation que je rencontre régulièrement porte à confusion : la Souris sauteuse des champs ou Souris des champs. C’est un nom vernaculaire ambigu en français, qui désigne déjà plusieurs espèces de rongeurs que l’on ne trouve nulle part en Europe. Il apparaît, en langage de vulgarisation scientifique, pour désigner le Mulot rayé (Apodemus agrarius), animal sauteur et bon nageur. Il est aussi appelé Mulot des champs, Souris agraire, Souris rayée, Souris rousse, etc. En 2016, le Mulot rayé est une espèce inconnue actuellement en Europe occidentale (Marcel Jeannet et Pierre Mein, « Les Muridae (Mammalia, Rodentia) du Pléistocène moyen de l’Igue des Rameaux (Tarn-et-Garonne, France) », PALEO [En ligne], 27 | 2016, mis en ligne le 01 juin 2018). En 2023, aucune observation n’a encore été faite en France (Inaturalist).

Le Rat des moissons (Micromys minutus) est officiellement très mal  nommé car il ne ressemble en rien à un rat. On l’appelle aussi parfois Souris des moissons. Bien que son nom signifie « petite souris minuscule », ce n’est pas non plus une souris. Cette espèce est davantage liée aux zones humides qu’aux cultures qui ne constituent qu’un habitat secondaire. Il est plus petit qu’une souris, avec un dos roux et un ventre blanc généralement nettement démarqué. Ses petites oreilles sont moins décollées, plus velues et dépassent à peine du pelage. Ses yeux sont plus petits. Sa queue est presque aussi longue que son corps, un peu velue avec une touffe terminale. Son pic d’activité est plutôt nocturne mais on peut le rencontrer dans la journée. Il est omnivore. On le trouve un peu partout en France et l’espèce est bien présente en Aquitaine, un peu moins sur le Piémont pyrénéen.

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III- Les différentes espèces de musaraignes en France

Le nom « musaraigne » vient du latin mus (souris) et aranea (araignée), soit souris-araignée. Cet animal ressemblant à une souris doit, semble-t-il, son surnom à la croyance longtemps répandue que sa morsure était venimeuse, comme celle de l’araignée.

En France, on n’avait décrit qu’une seule espèce de musaraigne jusqu’au milieu du 18è siècle, où on a identifié une Musaraigne d’eau en 1756. De nos jours, la classification a bien changé et continuera sans doute à évoluer.

 Regroupées dans la famille des Soricidae, il y en aurait plus de 430 espèces et plus de 270 sous-espèces dans le Monde. Cette famille est divisée en 3 sous-familles vivantes, dont :

_ les Crocidurinae (musaraignes à dents blanches), avec 9 genres dont 2 présents en France métropolitaine : Crocidura et Suncus,

_ les Soricinae (musaraignes à dents rouges), avec 14 genres dont 2 présents en France métropolitaine : Neomys et Sorex.

Outre la couleur de la dentition qui aide à différencier visuellement ces deux sous-familles, les Crocidurinae ont des oreilles clairement visibles, alors que les Soricinae ont des oreilles presque cachées dans la fourrure.

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Dans l’Atlas des Mammifères sauvages d’Aquitaine 2011 – 2015 (Tome 6), on en compte en France métropolitaine 13 espèces dont 10 sont relevées, classées ici par genres :

Genres à dents blanches, qui supportent la chaleur :

_ Crocidura : la Musaraigne bicolore ou Crocidure bicolore (Crocidura leucodon, nord de la France), la Musaraigne des jardins ou Crocidure des jardins (Crocidura suaveolens, sud de la France), la Musaraigne musette ou Crocidure musette (Crocidura russula, sur tout le territoire),

_ Suncus : la Musaraigne étrusque ou Pachyure étrusque (Suncus etruscus), un des plus petits mammifères au Monde et essentiellement présent dans le Sud-Est de la France. En Aquitaine, elle est en grande majorité présente dans le Lot-et-Garonne et un tout petit peu en Dordogne et en Gironde. Son cœur bat jusqu’à 1 000 pulsations/mn et même davantage pour maintenir sa température corporelle. Elle doit manger 2 fois son poids de nourriture par jour.

Les musaraignes à dents blanches ont la particularité d’entrer en torpeur journalière quand la chute des températures extérieures à l’approche de l’hiver entraîne la raréfaction de la nourriture. Elles ne sortent de leur nid que pour trouver de la nourriture et le regagnent pour s’endormir à nouveau et descendre leur température corporelle par réduction de leur métabolisme, économisant ainsi de l’énergie. Selon les différences entre température corporelle et température extérieure, elles peuvent sortir de leur torpeur à l’extérieur ou ne ressortir de leur nid que lorsque le réchauffement est au moins amorcé ou bien terminé. Il m’est arrivé à plusieurs reprises et après avoir déplacé des buches de bois ou ratissé des feuilles mortes, de découvrir une musaraigne immobile et secouée de frissons. Je remets habituellement les choses du mieux possible en place mais je me posais la question si je ne l’avais pas par mégarde choquée ; en fait, je comprends maintenant mieux ce qui se passe. Habituellement solitaires, les musaraignes à dents blanches restent assez sociales et les Musaraignes musettes peuvent se regrouper à plusieurs (femelles, mâles et jeunes de l’année) pour se tenir chaud.

Genres à dents rouges, qui supportent mal la chaleur :

_ Neomys : la Musaraigne aquatique ou Crossope aquatique (Neomys fodiens, la plus grosse des musaraignes) et la Musaraigne de Miller ou Crossope de Miller (Neomys anomalus). La population de la seconde est beaucoup plus réduite et morcelée (massifs montagneux), absente en Aquitaine.

_ Sorex : la Musaraigne alpine (Sorex alpinus, uniquement dans les Alpes), la Musaraigne carrelet ou commune (Sorex areneus, partout mais moins fréquente dans la partie méditerranéenne), la Musaraigne couronnée (Sorex coronatus) et la Musaraigne pygmée (Sorex minutus).

A cette liste, je rajoute une 11ème espèce faisant partie du genre Sorex, la Musaraigne du Valais (Sorex antinorii), reconnue en tant qu’espèce en 2002-2003 ; seules des analyses génétiques la différencie de la Musaraigne carrelet ou commune et on la trouve dans la frange sud-est des Alpes françaises.

Les musaraignes à dents rouges sont incapables de diminuer leur température ; elles ne résistent pas à des températures d’exposition prolongée de 30 – 35 °C. Elles n’ont pas de répit hivernal. La coloration rouge sur la pointe des dents est due à la présence de pigments ferriques dans les couches superficielles de l’émail ainsi renforcé aux endroits les plus exposés à l’usure. Elles sont plus solitaires et territoriales.

Il est parfois impossible de différencier la Musaraigne carrelet ou commune de la Musaraigne couronnée, sinon des observations et mesures précises sur les mandibules ainsi que des analyses génétiques. Cependant, la localisation des observations peut nous aider : la Musaraigne carrelet ou commune est confinée au massif Pyrénéen ; la Musaraigne couronnée est partout présente et n’a été reconnue comme espèce à part entière qu’en 1968.

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Pour les personnes intéressées, l’Atlas cité présente les sept espèces susceptibles d’être rencontrées en Aquitaine : la Musaraigne carrelet ou commune (massif Pyrénéen), la Musaraigne étrusque (Charente et Charente-Maritime), la Musaraigne couronnée, la Musaraigne pygmée, la Musaraigne aquatique, la Musaraigne des jardins et la Musaraigne musette.

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C’est ainsi que j’ai appris que dans mon cas particulier du Nord-est du Béarn, cinq espèces de musaraignes sont susceptibles d’enrichir mes connaissances sur la biodiversité qui m’entoure et je n’en connais que deux pour le moment, que je présenterai dans le paragraphe suivant :

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La Musaraigne musette ou Crocidure musette, « à la maison ». 

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La Musaraigne aquatique ou Crossope aquatique, « à la maison ». Elle apparaît sur les vidéos de mes pièges photographiques. Elle peut courir à la surface de l’eau sans s’enfoncer : c’est aussi une excellente plongeuse. 

La Musaraigne des jardins et la Musaraigne musette étant très difficiles à différencier, il me reste à observer la Musaraigne couronnée et la Musaraigne pygmée qui sont 2 musaraignes à dents rouges du genre Sorex.

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IV- Présentation des musaraignes

4-1_ Présentation générale des musaraignes

Les musaraignes comptent parmi les plus petits mammifères du règne animal. La plus grande d’entre elles en France n’atteint pas 10 cm, sans la queue (Crossope aquatique) ; la plus petite mesure 3 à 5,2 cm, sans la queue (Musaraigne étrusque). Certaines vivent dans un milieu campagnard, d’autres dans un milieu montagnard, tout en vivant dans un milieu qui peut être terrestre ou aquatique.

Elles  sont difficiles à étudier de part leur discrétion et leur fragilité ; on peut donc facilement trouver des informations quelque peu divergentes selon les études consultées et ces lieux d’étude.

Leur corps gris ou marron-grisâtre est allongé et prolongé d’une tête conique sans démarcation du cou, avec des petites oreilles parfois cachées par les poils selon les sous-familles. Leur long museau mobile leur permet de fouiner pour trouver leurs proies, l’odorat étant chez elles un sens très développé.

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Nez vers le haut,

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Nez vers le bas. L’odorat est utilisé en permanence dans leurs déplacements.

Elles possèdent des yeux minuscules et n’y voient pas très bien, surtout de loin. Dans leur mode de vie, cela ne paraît pas handicapant. C’est en partie compensé pour fouiner par leurs nombreuses vibrisses très sensibles positionnées sur le museau, en particulier de nuit ou sous l’eau.

Ce sont des animaux hyperactifs ; elles ne se reposent pas très longtemps. Elles ont des habitudes de vie qui peuvent être diurnes ou nocturnes, mais plutôt à dominante nocturne pour la plupart des espèces.

Certaines peuvent être agressives et n’hésitent pas à mordre. En particulier, la Musaraigne aquatique ainsi que la Musaraigne de Miller font partie des rares mammifères venimeux en France : elles ont des glandes sous-maxillaires situées sous la mâchoire qui produisent une salive toxique qui paralyse un petit animal en le mordant à la nuque. L’autre mammifère est la Taupe d’Europe (Talpa europaea), dont la salive contient aussi des toxines paralysant les vers de terre.

Essentiellement solitaires, elles ne recherchent la compagnie de leurs congénères qu’en période de reproduction. La femelle est territoriale et les mâles plus vagabonds. Grâce à leur odorat, ils retrouvent aisément les femelles pour s’accoupler et puis ils vont voir ailleurs. Les rencontres sont brèves.

Elles émettent un cri aigu très caractéristique qui leur permettent de communiquer entre congénères de la même espèce mais aussi de manifester ouvertement qu’elles sont dérangées.

Elles sont très utiles. Si l’on veut éliminer sans produit toxique certains indésirables au jardin (limaces, escargots, chenilles, perce-oreilles, …), il est important de leur donner la possibilité de s’y installer en laissant une petite partie de ce dernier en jachère, avec un abri en tuiles près du tas de terreau.

Leur espérance de vie varie autour de 18 mois.

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4-2_ Présentation particulière de la Musaraigne musette ou Crocidure musette

La Musaraigne musette fait partie des trois espèces de Crocidures présentes en France et en Europe et elle en porte les trois caractères distinctifs : des dents entièrement blanches, des oreilles bien développées avec un large pavillon bien visible, ainsi que la présence de longs poils épars sur la queue et sur le corps.

La Musaraigne bicolore ou Crocidure bicolore (Crocidura leucodon) n’est présente que dans nord de la France ; elle a un pelage nettement bicolore sur le corps et sur la queue, cendré noirâtre sur le dessus et blanc en dessous.

On ne peut que difficilement différencier visuellement la Musaraigne des jardins de la Musaraigne musette ; la distinction devient impossible sur des individus non matures. Elles se ressemblent beaucoup et fréquentent les mêmes habitats. Les descriptions qui suivent n’ont pas de caractères suffisamment marqués pour faire pencher la balance à coup sûr.

La Musaraigne des jardins a un dos de couleur brun à brun sombre ; son ventre est gris à blanchâtre, sans démarcation nette entre les deux. La queue n’est pas nettement bicolore. Les pieds sont sombres. Je lis régulièrement qu’elle est plus petite et que sa masse corporelle est plus faible. Les différences entre les deux espèces font intervenir le gramme et le cm avec des fourchettes importantes pour une même source et qui varient beaucoup selon les sources. D’autre part, comment savoir s’il s’agit d’un jeune ou d’un adulte?

Un néophyte comme moi a toutes les chances de se tromper sur un critère visuel. Seule une analyse génétique peut scientifiquement éviter toute confusion. Pour mon identification de la Musaraigne musette sur mes photos, j’ai utilisé le critère de la présence connue dans les Pyrénées-Atlantiques pour ces deux espèces, à partir de l’analyse des pelotes de réjection de certains de leurs prédateurs.

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La Musaraigne musette.

La Musaraigne musette est l’espèce la plus commune en France. La longueur moyenne d’un adulte (tête et corps) varie autour de 7 cm (extrêmes 5,2 à 8,4 cm) pour une queue autour de 4 cm (extrêmes 3,6 à 4,6 cm). Son poids varie autour de 8, 5 grammes avec des extrêmes entre 6 et 13 grammes environ. En fin de gestation, la femelle peut peser jusqu’à une vingtaine de grammes selon l’importance de la future portée.

Sa tête, son dos et ses flancs sont brun grisâtre uniforme, passant progressivement au gris blanchâtre sous la gorge et sur le ventre ; sa queue est beige clair, légèrement bicolore. Les poils du dos ont l’extrémité rousse, d’où le nom de russula pour cette espèce qui vient du latin tardif  russulus « rougeâtre » .

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Accident de la Nature pour cette Musaraigne musette. Longueur totale 10,1 cm, dont 6,9 cm pour le corps et 3,2 cm pour la queue.

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Longs poils épars sur la queue et sur le corps, une caractéristique des Crocidures.

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Poils du dos à l’extrémité rousse.

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Dents blanches, poils gris blanchâtre sous la gorge et sur le ventre. Pattes composées de 5 doigts munis de griffes.

Pour se nourrir, elles alternent des périodes d’activité d’environ 30 mn avec des périodes de repos d’environ 2 heures.

La période de reproduction s’étend de février/mars à octobre/novembre. La Musaraigne musette peut avoir jusqu’à 4 portées par an. La gestation dure 30 jours environ et la femelle met au monde jusqu’à 9 jeunes nus et aveugles. Le nid douillet est constitué d’herbes, de brindilles, de feuilles mortes et de mousse. Il comporte plusieurs ouvertures et est discrètement abrité sous le couvert végétal, dans un trou ou un terrier abandonné.

Les petits pèsent moins de un gramme à la naissance ; leur croissance est très rapide et ils deviendront autonomes à 20-22 jours. La mortalité est importante à ce moment-là ; ils atteignent leur maturité sexuelle à 40 jours environ.

La Musaraigne musette affectionne les milieux semi-ouverts, couverts de végétation. Elle vit dans les prairies buissonnantes ou à proximité des maisons (jardins, haies, massifs, parcs). Pendant les phases de repos, elle reste cachée dans des galeries creusées dans l’épaisseur des litières meubles constituées de feuilles et autres matériaux jonchant le sol et lui fournissant des abris naturels.

Ses pattes sont bien trop faibles pour excaver elle-même des galeries dans un sol dur. Elle peut aussi occuper les galeries qui sont abandonnées par des campagnols. Elle n’aime pas les lieux humides.

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4-3_ La caravane, une curiosité des Crocidures 

Les jeunes des différentes espèces de Crocidures ont un comportement original et surprenant. Lorsque les petits ont une dizaine de jours, ils sont capables de se déplacer mais ils y voient mal. Ils ont un comportement inné pour éviter de se perdre en fuyant. Le premier jeune saisit entre ses mâchoires la base de la queue de sa mère et les autres s’accrochent en suivant en faisant de même avec celui qui le précède, formant ainsi une petite caravane qui zigzague en se déplaçant. En grandissant, ils ne gardent généralement qu’un simple contact avec le museau avant d’être complétement autonomes.

Je n’ai personnellement observé ce comportement qu’une seule fois, en ratissant des feuilles mortes ; toute la famille a rapidement disparu sous les feuilles mortes voisines. Ce comportement s’observe la plupart du temps quand la mère est dérangée et il lui permet de déplacer la portée en ne perdant ni n’oubliant personne.

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4-4_ Présentation particulière de la Musaraigne aquatique ou Crossope aquatique

La Musaraigne aquatique et son environnement from lanaturemoi on Vimeo. Pour lancer la vidéo, cliquez dessus (Vimeo est sans publicité, contrairement à YouTube).

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Contrairement à ce que laisse penser son nom, c’est en réalité un mammifère semi-aquatique qui vit aux abords des cours d’eau tranquilles, mares, étangs, tourbières et autres dont elle fréquente les berges couvertes de végétation. Elle est l’une des ambassadrices des cours d’eau propres et naturels. Elle se repose dans un terrier étroit qu’elle creuse dans les berges à fortes pentes ou utilise des cavités naturelles. Espèce nomade, on peut cependant aussi la rencontrer à bonne distance de tout point d’eau.

C’est la plus grosse musaraigne d’Europe, tout en restant minuscule. La longueur moyenne d’un adulte (tête et corps) varie autour de 8,5 cm (extrêmes 7,2 à 9,6 cm) pour une queue autour de 6 cm (extrêmes 5,2 à 7,4 cm). Son poids varie autour de 15 grammes avec des extrêmes entre 12 et 18 grammes environ.

Elle est discrète et pas très courante, avec un mode de vie plutôt nocturne. Elle a une fourrure nettement bicolore, avec un dos gris ardoise à noir et un ventre blanc. La pointe de ses dents est rougeâtre. Son museau est relativement court, prolongeant un crâne bombé.

Les femelles ont un comportement territorial très prononcé particulièrement en période de reproduction, tandis que les mâles plus vagabonds peuvent parcourir de grands distances le long des cours d’eau à la recherche de femelles prêtes à se reproduire.

Grâce à son pelage hydrofuge très dense, sa morphologie est adaptée à la nage et à la plongée. Elle peut même marcher au fond de l’eau peu profonde (jusqu’à 1 mètre environ). L’extrémité de ses pattes postérieures est bordée sur l’extérieur de poils érectiles raides, servant de nageoires ; on l’appelle parfois la Musaraigne porte-rame. On retrouve ces poils de part et d’autre de la face ventrale de toute sa queue qui sert de gouvernail.

Outre certains invertébrés aquatiques (larves de trichoptères, de plécoptères et de diptères, gammares, etc.), elle s’attaque aussi aux têtards et au frai de poisson ainsi qu’à divers invertébrés terrestres (insectes, vers de terre, etc.) et de petits batraciens et rongeurs de sa taille. En les mordant à la nuque, sa salive toxique (sans danger pour l’être humain) paralyse l’animal et lui permet de le tuer sans effort. Elle consomme ses proies sur le rivage ou dans le terrier.

La saison de reproduction des musaraignes à dents rouges est plus courte que celle des musaraignes à dents blanches, six mois pour neuf mois. La gestation est plus courte (21 j pour 29 j) et la période d’allaitement plus longue ; au final, les portées sont donc moins nombreuses.

Elle a entre 2 et 3 portées annuelles de 4-8 jeunes chacune (parfois plus), entre avril et septembre. Le nid est constitué d’herbes, feuilles et mousse, installé dans un terrier creusé ou une cavité naturelle dans la berge, avec un accès sous l’eau et une sortie terrestre. Les jeunes sont allaités pendant 4 semaines puis sont chassés du nid par leur mère après 6 semaines environ ; ils se dispersent alors pour établir un nouveau territoire sur un biotope favorable. La maturité sexuelle est atteinte au printemps suivant.

L’espérance de vie de ce petit animal est courte ; il meurt en effet généralement à l’automne qui suit la première saison de reproduction, à l’âge d’un an et demi au plus.

La Musaraigne aquatique n’hiberne pas. Pour économiser de l’énergie, elle diminue son poids et le volume des organes et autres parties du corps (phénomène de Dehnel) par mauvais temps quand la nourriture devient rare.

La Musaraigne aquatique et la Musaraigne de Miller ont un mode de vie et une apparence très similaires. Les deux espèces apprécient les milieux aquatiques jusqu’à 2 000 m d’altitude, la seconde (Musaraigne de Miller) étant plus liée aux milieux humides (marais et prairies) qu’à la présence d’eau libre (fleuves et ruisseaux). Toutefois, les deux espèces peuvent vivre aux mêmes endroits même en altitude et s’y nourrir des mêmes proies ; la Musaraigne de Miller a un pourcentage plus élevé de proies terrestres (autour de 50 %). Sa salive est également venimeuse.

On ne peut les différencier à coup sûr que sur des critères morpho métriques du crâne ou une analyse génétique. On peut parfois les différencier en observant la frange de poils de la queue chez des animaux matures, absente ou peu marquée (uniquement sur le dernier tiers) chez la Musaraigne de Miller.

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V- Confusion possible entre musaraignes aquatiques et Desman des Pyrénées

J’y consacre un paragraphe particulier parce que l’observation d’une « souris » dans l’eau vive lors d’une randonnée en montagne ne doit pas faire systématiquement penser qu’au Desman. En effet, La Musaraigne aquatique ou la Musaraigne de Miller peuvent être confondus sous l’eau avec le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus).

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Albufeira Covão dos Conchos (altitude 1 720 m) et son déversoir, connu pour être « le trou sans fond ».

Ce mois de juin au Portugal, dans la Serra da Estrela (Albufeira Covão dos Conchos), j’ai pensé avoir observé à deux reprises un Desman des Pyrénées à la recherche de proies. Je n’ai pas pu le photographier correctement pour l’identifier à coup sûr mais sa présence dans la Serra da Estrela y est bien avérée.

Cependant, je me suis souvenu que je voyais parfois une musaraigne chasser de nuit dans l’eau sur mes pièges photographiques. Pour avoir le cœur net que je ne me trompais pas dans mon observation, mes recherches initiales (mot-clé musaraigne aquatique) m’ont indiqué que la Musaraigne aquatique ou Crossope aquatique était absente de la Serra. Plus tard, j’ai continué à me renseigner pour finalement apprendre que la Musaraigne de Miller ou Crossope de Miller, un peu plus petite, y a été observée à maintes reprises.

Dans le Parc national des Pyrénées, la présence de la Musaraigne de Miller est relevée une seule fois, en 2017 sur la commune de Beaucens (Hautes-Pyrénées) ; les observations de la Musaraigne aquatique sont plus nombreuses (50 par 24 observateurs sur 26 communes pour la période 2011 – 2023). C’est donc avec cette dernière que l’on peut se tromper dans nos Pyrénées :

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Musaraigne aquatique :

_ longueur totale 15 cm environ, dont 6 cm environ pour la queue ; poids 12 à 18 g (moyenne 15 g),

_ museau pointu, mais sans trompe,

_ corps fuselé avec un pelage gris ardoise à noir sur le dessus, plus clair sur les flancs ; ventre blanchâtre sans démarcation nette,

_ se nourrit de crustacés, gastéropodes, petits poissons, gammares, mollusques, têtards, petits tritons, insectes d’eau divers,

_ vision normale de près.

_ activité peut être à la fois diurne et nocturne,

_ terrier dans la berge avec une entrée sous l’eau,

_ fréquente les cours d’eau et les plans d’eau petits à moyens, avec une eau propre et oxygénée.

Desman des Pyrénées, le rat-trompette :

_ longueur totale 25 cm, dont 11 à 16 cm pour la queue (plus longue que le corps) ; poids 50 à 60 g,

_ trompe mobile et préhensible d’environ 2 à 3 cm, près du quart de la longueur du corps ; elle lui offre des capacités sensorielles venant compenser sa piètre vue,

_ pelage noir sur le dos et blanc (parfois grisâtre) sur le ventre, avec une ligne de démarcation bien nette,

_ insectivore se nourrissant essentiellement de larves aquatiques,

_ quasiment aveugle,

_ essentiellement nocturne mais possède une activité secondaire diurne,

_ ancien terrier creusé par une autre espèce, comme le Campagnol amphibie,

_ fréquente les rivières et torrents à cours rapides, lacs naturels et artificiels d’altitude, marécages, ruisseaux temporaires ou encore prairies inondées.

Bien qu’il y ait des différences dans la corpulence entre les individus adultes pour ces 2 espèces, je sais que la tranche d’eau peut provoquer un effet loupe et prêter à erreur. C’est peut-être ce qui s’est passé pour moi et je ne le saurai jamais car mes observations ont été très rapides. Je ne peux être affirmatif, même si je voudrais bien avoir raison! Sur le moment, je n’ai pensé qu’au Desman et je n’ai pas insisté par une observation prolongée pour en avoir une photo acceptable. Aujourd’hui, je prendrais plus de temps pour lever le doute entre les deux.

Le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) au pelage brun foncé, un autre spécialiste de la plongée en apnée, pouvait être également présent lors de mon observation mais il est bien trop imposant pour avoir pu me leurrer. D’autre part, c’est la sous-espèce Arvicola sapidus sapidus qui est présente au Portugal, au pelage plus clair à jaunâtre. Dans le Parc national des Pyrénées, il est rare, observé 3 fois par 5 observateurs depuis 2021 sur les communes de Béos, Borce et Laruns (Pyrénées-Atlantiques). Ailleurs dans les Pyrénées, il fréquente les cours d’eau jusqu’à 2 200 m d’altitude.

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VI- Menaces et protection des musaraignes

La très forte odeur des musaraignes sert de répulsif contre certains prédateurs potentiels, comme les chats qui peuvent quand même les tuer et jouer avec mais ne les consomment pas. Ils nous les apportent.

Les prédateurs sauvages habituels de rongeurs comme le Renard, Fouine, Genette, Vison d’Europe, Vison d’Amérique et autres peuvent aussi parfois s’intéresser aux musaraignes.

effraie des clochers

Chouette effraie ou Effraie des clochers.

Les oiseaux n’ont pas d’odorat et certains rapaces diurnes comme la Buse variable (buteo buteo) la prédate parfois, de même que le Héron cendré (Ardea cinerea). Son principal ennemi serait un rapace nocturne, la Chouette effraie (Tyto alba) ; la Chouette hulotte (Strix aluco) s’y intéresse aussi.

couleuvre verte et jaune juvenile

Couleuvre verte et jaune juvénile (iris rouge, absence de taches longitudinales sur le corps). Juvénile, elle peut être confondue avec la Couleuvre helvétique qui a cependant un iris jaune.

La Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) consomme des amphibiens, des oiseaux mais aussi des rongeurs et elle n’est pas rebutée par les musaraignes aquatiques, malgré leur mauvais goût.

La Couleuvre helvétique (Natrix helvetica) fréquente également les milieux humides, où elle consomme des poissons, des amphibiens et des rongeurs ; les musaraignes aquatiques font également partie de son menu. Ce reptile est un des seuls prédateurs du Crapaud commun (Bufo bufo) et du Crapaud épineux (Bufo spinosus) à les manger avec la peau. En effet, ces crapauds sécrètent un venin toxique (chargé en bufotoxines) au niveau de leurs glandes recouvrant l’épiderme. Les autres prédateurs qui en font de même sont le Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) et le Héron cendré.

La Musaraigne aquatique et ses prédateurs from lanaturemoi on Vimeo.  Pour lancer la vidéo, cliquez dessus (Vimeo est sans publicité, contrairement à YouTube).

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L’Homme a également un fort impact négatif avec l’utilisation d’insecticides, autant au jardin que dans les cultures : disparition des insectes faisant partie de leur régime alimentaire, empoisonnement par accumulation dans l’organisme et (par répercussion) dans celui de leurs prédateurs.

On note aussi un impact négatif avec la dégradation ou la disparition de certains habitats naturels humides pour les espèces semi-aquatiques, la pollution des eaux.

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L’Arrêté du 23 avril 2007 (mis à jour le 17 mars 2019) fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection est la dernière version faisant foi à ce jour, Article 2. Elle comporte 54 espèces, dont 33 Chiroptères (chauve-souris).

J’y ai relevé le nom des espèces protégées pour les mammifères (musaraignes et rongeurs) cités dans ma publication : Musaraigne de Miller (Neomys anomalus), Musaraigne aquatique (Neomys fodiens), Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) et Campagnol amphibie (Arvicola sapidus).

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VII- Bibliographie et webographie

_ Atlas de mammifères sauvages d’Aquitaine 2011 – 2015 Tome 6 (pages 148 à 177) : https://cdnfiles2.biolovision.net/www.faune-aquitaine.org/userfiles/Atlasmammifres/AMSATome6.pdf

_ Zones Humides infos – N° 64-65 – 2è et 3è trimestres 2009 _- Les mammifères des zones humides : https://www.snpn.com/wp-content/uploads/2016/08/ZHI-64-65-Mammiferes-des-zones-humides-web.pdf

_ Comme un Desman dans l’eau – Sentier aquatique de découverte du Desman : https://www.calameo.com/read/00325533641bdeaea1139

_ Etude de la torpeur chez Suncus etruscus (Savi, 1822) (Soricidae, Insectivora) en captivité par H. FREY et P. VOGEL (Revue Suisse Zoologique, mars 1979) : https://ia601408.us.archive.org/24/items/biostor-117524/biostor-117524.pdf

_ EspaceVet Clinique vétérinaire – Reconnaître les petits rongeurs du jardin : https://www.espace-vet.fr/nos-conseils/utile/infos-pratiques-utile/reconnaitre-les-petits-rongeurs-du-jardin/#:~:text=Les%20mulots%20ont%20une%20allure,ronds%20et%20un%20nez%20pointu.

_ SHNA Observation de la faune en Bourgogne – Diverses publications sur les musaraignes : https://ressources.shna-ofab.fr/fr/moteur-de-recherche_285.html?search=musaraigne#

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