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Le Vautour moine en France et ailleurs

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El Buitre negro, en Estrémadure.

Le Vautour moine (Aegypius monachus) est la dernière des quatre espèces de vautours susceptibles d’être observées dans nos Pyrénées. Personnellement, je ne l’y ai jamais vu. Vous en saurez un peu plus sur sa rareté dans cette publication. C’est un rapace qui me fascine et je suis allé en Espagne faire sa connaissance. Les photos de cet article ont été prises en Estrémadure et en Andalousie, en majorité lors de curées en compagnie de Vautours fauves.

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I- Quelques informations générales sur le Vautour moine

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« L’oiseau-moine ».

Le Vautour moine doit son nom à à son plumage brun foncé rappelant la couleur de la bure des moines, au semblant de tonsure claire sur sa tête à l’âge adulte et à sa collerette faisant un capuchon sur ses épaules.

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Un face à face sur une curée en Estrémadure – Le Moine dépasse le Fauve en envergure.

Il est le plus grand oiseau de proie d’Europe avec ses 2m65 à 2m95 en moyenne d’envergure, dépassant le Gypaète barbu (2m50 à 2m80) et le Vautour fauve (2m40 à 2m70). Son poids varie entre 7 et 10 kilos. Notre quatrième vautour présent en France, le Vautour percnoptère (qui est migrateur), est le plus petit (1m60 à 1m70).

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Ses ailes, impressionnantes, le rendent maladroit à terre pour se déplacer. Il progresse souvent par bonds.

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Vautours moines bondissant vers les restes de la dépouille d’un faon de biche, après la curée des parties molles (muscles et viscères) par les Vautours fauves.

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La silhouette du Vautour moine, de forme rectangulaire. Ses pattes gris clair ou rose clair (chez les jeunes) restent bien apparentes en vol par rapport à celles du Vautour fauve.

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La silhouette du Vautour fauve, avec sa queue plus courte en forme d’éventail.

Sa silhouette en vol est voisine de celle du vautour fauve, mais sa queue est un peu plus longue et souvent un peu cunéiforme ; il peut être confondu à grande distance avec un pygargue à queue blanche immature. Vu de dessous, il apparaît tout noir mais présente un certain contraste entre les bords d’attaque et de fuite. Ses ailes ont une forme rectangulaire avec des rémiges primaires qui se détachent fortement, comme des doigts. C’est un planeur qui bat peu des ailes.

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Jeune dans une curée, bien reconnaissable au duvet uniformément foncé sur toute la tête.

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Deux vautours moines plus âgés, dont la couleur du duvet a commencé à s’éclaircir. 

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Le duvet de la tête, uniformément foncé chez les jeunes, a viré au crème sur la calotte crânienne de cet adulte, faisant penser de loin à une tonsure. Sa collerette hérissée paraît plus claire.

La tête est recouverte d’un fin duvet dont la couleur change avec l’âge. Chez les juvéniles, il est uniformément foncé et occupe toute la tête. Il commence à s’éclaircir au sommet à partir de la 2ème ou 3ème année. La tête de l’oiseau adulte est de couleur crème à gris clair avec des marques plus foncées qui occupent une extension variable autour des yeux. Aux âges intermédiaires ou chez les adultes eux-mêmes, il existe une très grande variation dans la présentation de ce duvet ; il disparaît par endroits avec l’âge, laissant apparaître une peau bleuâtre.

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Posé, il garde la tête haute, bien droite et le cou rentré. Cou sorti, il présente une peau plissée et bleuâtre.

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La collerette est un peu plus claire que le reste du plumage.

Il possède un bec très robuste, recouvert d’une cire bleuâtre à la base et qui devient noire à l’extrémité de la mâchoire supérieure, jaune à l’extrémité de l’inférieure. Son cou est en grande partie emplumé et bordé d’une large collerette de plumes érectiles. Ses griffes ont une capacité de préhension réduite.

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Les tarses de l’oiseau sont en grande partie emplumés.

Il n’y a aucun dimorphisme sexuel chez cette espèce sinon une légère différence de taille, la femelle étant un peu plus grande que le mâle.

Les juvéniles ont un plumage plus foncé sur le corps et sur les ailes, presque noirs, se transformant progressivement avec les mues en tons plus bruns jusqu’au moment où l’oiseau a atteint l’âge adulte final, à partir de 4-5 ans environ. La mue a généralement lieu de juin à septembre.

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Vautours moines et Vautours fauves ensemble au soleil, de bon matin, après avoir nettoyé une carcasse de faon de biche mort dans la nuit.

Sédentaire, il est moins sociable que la plupart des autres espèces de vautours mais il accompagne volontiers le Vautour fauve sur les carcasses. Il se déplace seul, en couple ou en groupes restreints. Généralement silencieux, il peut lancer un croassement rauque ou sifflant pour se manifester dans diverses occasions comme les altercations ou l’accouplement.

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Un petit groupe de Vautours moines.

Il peut vivre très vieux, jusqu’à 35-40 ans d’après certaines sources mais je n’ai pas trouvé d’information détaillée à ce sujet. En effet, il ne paraît pas clairement si les chiffres avancés concernent des individus observés à l’état sauvage ou en captivité, dans le dernier cas toujours plus optimistes.

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« De face et de dos ».

Dans le Catalogue Critique des Oiseaux observés dans les départements des Landes, des Basses-Pyrénées et de la Gironde publié en 1872, on l’appelait Vultur monachus (Linné). « De passage en juillet, demeure jusqu’en octobre. Assez rare sur les Pyrénées françaises ; plus commun sur les Pyrénées espagnoles. Le Vautour moine est très méfiant et difficile à capturer ». Il faut dire qu’à cette époque-là, ils avaient la manie de tout capturer et tout récolter (œufs) pour enrichir les collections des muséums et autres particuliers.

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II- Le régime alimentaire du Vautour moine

Le Vautour moine se nourrit principalement sur les charognes de gros animaux sauvages ou domestiques dont il consomme la peau, les tendons et les tissus cartilagineux, vomissant ensuite les parties indigestes comme les poils sous forme de grosses pelotes de réjection.

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Sur cette photo, les principaux acteurs d’une curée sont présents : Grand corbeau, Vautours fauves, Vautours moines et Vautour percnoptère.

Il est moins dépendant que le Vautour fauve de la disponibilité des cadavres de ces grands animaux. Opportuniste, il ne néglige pas les cadavres de petits animaux tels que le Renard roux, le Blaireau européen, le Lièvre (d’Europe ou ibérique), etc. Il peut également chasser mais rarement des petites proies faibles ou malades comme les lapins, campagnols, reptiles, amphibiens, etc., qu’il peut parfois attraper à la volée selon la taille.

Pendant la période de reproduction, son territoire de prospection couvre un rayon d’une cinquantaine de kilomètres environ autour du nid et même plus ; c’est selon la disponibilité alimentaire et la concurrence avec les autres rapaces.

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Un Vautour moine presque incognito parmi les Vautours fauves qui attendent leur tour pour la curée. Lorsque ces derniers sont excités, le sang afflue à la surface de deux taches déplumées à la base du cou, de part et d’autre du jabot ; la peau devient rouge. 

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Ses ailes déployées, il se fait facilement sa place parmi les Fauves.

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Glissé dans la mêlée, le Vautour moine est toléré par les Fauves.

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Ici, une prise de becs et de pattes entre adultes des deux espèces, sans conséquence. Il peut dominer sans problème les autres espèces de vautours dans les altercations sur les carcasses.

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Le comportement typique des Vautours moines qui se nettoient mutuellement le bec après la curée.

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Les petits restes qui sont collés au bec set aux plumes ont convoités par l’autre partenaire.

Il peut ingérer jusqu’à 1,5 kg de biomasse en un seul repas et a la capacité, comme le Vautour fauve, de passer plusieurs jours sans manger. En fin de croissance de son poussin, on estime son besoin alimentaire moyen à environ 0,7 kg de biomasse/par jour.

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III- La reproduction du Vautour moine

Le Vautour moine atteint la maturité sexuelle à partir de 4 ans environ. Il va alors former un couple durable, qui peut même durer toute une vie. Il ne se reproduit pas tous les ans : cela dépend de facteurs comme l’âge, la météo, la disponibilité de nourriture, etc. Les premières tentatives de reproduction conduisent plus souvent à un échec.

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En couple?

Il se reproduit en colonies lâches, à l’intérieur desquelles les distances entre deux nids varient jusqu’à plusieurs centaines de mètres.

Le cycle de la reproduction dure 9-10 mois environ, de janvier à octobre/début novembre. Les deux adultes participent à toutes les taches, de la construction du nid à l’émancipation du jeune. Pendant cette période, le couple défend un territoire exclusif autour du nid, même contre sa propre espèce.

La parade nuptiale commence en janvier. Elle consiste en vols du couple en tandem très proches l’un au-dessus de l’autre, à proximité de l’aire de reproduction. Puis commence chez les jeunes le début des opérations d’apport et d’arrangement des matériaux pour la construction du nid, alors que les accouplements vont se succéder sur le nid ou à proximité jusqu’à la ponte. Les adultes agissent de même, leur nid étant entretenu à l’année mais plus intensivement peu avant la ponte.

Le nid initial est construit au sommet d’un arbre, puis rechargé chaque année avec des branches ramassées au sol ou coupées avec leur bec puissant. Il est ensuite tapissé de peau et de poils, de laine (restes des proies) et autres matériaux isolants. Les dimensions du nid au fil des ans deviennent impressionnantes, jusqu’à deux mètres de diamètre pour une hauteur pouvant aller jusqu’à un mètre. Le poids est conséquent et nécessite un support solide.

L’incubation commence généralement de fin février à la mi-mars, avec bien sûr des variations selon les pays et les régions. Les deux parents couvent alternativement un œuf unique, durant 55 jours en moyenne.

A l’éclosion à partir de début mai, le poussin voit dès le 1er jour. Il est nourri par les deux parents, à partir d’aliments régurgités de leur jabot puis donnés à la becquée. Pendant les premières semaines de croissance du poussin, un adulte reste en permanence au nid pour le protéger d’une éventuelle prédation mais aussi de la chaleur et du froid, tant qu’il est couvert de duvet.

Les plumes commencent à pousser un mois après l’éclosion et il faudra attendre encore un mois pour que le jeune soit bien plumé. Il se développe lentement et restera longtemps au nid, de 90 à 120 jours en moyenne, avant de tenter son premier envol. Il bat régulièrement des ailes au bord du nid pour se muscler et se tester. Il s’élance début août et même plus tard, parfois à la mi-septembre.

Pendant encore environ deux mois, il vole en compagnie de ses parents pour recevoir sa nourriture et apprendre à se nourrir par ses propres moyens, tout en revenant sur le nid familial. A 7-8 mois, le jeune s’émancipe, vers début novembre. Il arrive parfois qu’il ne quitte définitivement ses parents que bien plus tard, peu avant la reproduction suivante où il n’a plus le choix.

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En Estrémadure – Ces 2 Vautours moines viennent de se poser au sommet de cette falaise, avant la nuit.

Sédentaires, les adultes restent attachés au nid tout au long de l’année, l’utilisant en dehors de la saison de reproduction comme perchoir et lieu de repos pour la nuit. Ils peuvent aussi passer la nuit à proximité du lieu de leur repas perchés en hauteur sur un arbre ou une falaise, pour continuer le repas le lendemain. Les immatures et les adultes non reproducteurs peuvent se regrouper en petits dortoirs.

Le jeune, une fois émancipé de ses parents, va montrer un fort erratisme. Il se lance dans de longs voyages exploratoires qui peuvent l’amener à plusieurs centaines de kilomètres de sa colonie d’origine. On observe des individus bagués qui circulent entre la France, la Péninsule ibérique et même ailleurs. Il revient sur son site de naissance dès qu’il est en capacité de se reproduire, mais ce n’est pas systématique.

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IV- L’habitat du Vautour moine

On le trouve dans des paysages ouverts à semi boisés, en plaine et en moyenne montagne (nidification jusqu’à 1 400 m environ en France et dans la péninsule ibérique), de préférence dans des zones éloignées de la présence humaine. Il sélectionne presque exclusivement des habitats forestiers où il établit son nid au sommet de grands arbres au port solide, rarement sur les falaises. Pour la recherche de ses proies, il prospecte un plus large éventail d’environnements.

En France où il a été réintroduit dans des régions sous influence à la fois méditerranéenne et montagnarde, il niche généralement au sommet de pins sylvestres âgés (Pinus sylvestris), dans le tiers supérieur des pentes boisés des gorges et des vallons.

Dans la péninsule ibérique, il nidifie dans des massifs forestiers bien développés. Il aime les forêts de chênes-lièges (Quercus suber) et autres espèces de chênes comme le Chêne vert (Quercus ilex), sans chercher particulièrement à se cacher. Dans une moindre mesure, on peut le trouver dans des pinèdes.

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Sierra de Andujar (Altitude 700 m) – Andalousie. Dans ce paysage, un couple de Vautours moines niche au sommet d’un chêne-liège.

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En Estrémadure (Altitude 500 m) – Biotope très propice au Vautour moine.

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En Estrémadure, Vautour moine sur un chêne-liège sous la pluie.

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En Estrémadure – Le biotope propice au Vautour moine.

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V- La situation géographique et la population du Vautour moine en France et ailleurs

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Le port élégant du Vautour moine, plus majestueux que celui du Vautour fauve qui s’incline. 

Dans les années 1970, il ne restait plus en Europe que 200 couples environ de Vautours moines concentrés dans le Sud-Ouest de l’Espagne, ainsi que deux petites populations d’une dizaine de couples à Majorque (Baléares) et en Grèce.

5-1_ La situation du Vautour moine en France 

L’oiseau avait disparu de France au début du 20è siècle (Pyrénées, Massif Central et Provence). A partir de 1992, il a fait l’objet de plusieurs programmes de réintroduction. Les informations qui suivent sont majoritairement reprises sur le site de la LPO dont le lien est cité dans la bibliographie.

_ Dans un premier temps et entre 1992 et 2004, 53 oiseaux ont été relâchés en divers endroits dans la région des Grands Causses (Gorges du Tarn, de la Jonte et de la Dourbie). Cette réintroduction a été menée par le Fonds d’Intervention pour les Rapaces (FIR), devenu depuis la LPO Grands Causses en collaboration avec le Parc national des Cévennes et la Fondation pour la conservation du Vautour moine (désormais VCF-Vulture Conservation Foundation). Le premier poussin naît et prend son envol en 1996.

Puis un premier Plan national d’actions est mis en place à partir de 2003 sous l’égide du Ministère en charge de l’Environnement, pour la période la période 2004 – 2008. Ce programme de réintroduction a pour but de constituer deux autres noyaux de population de Vautours moines, dans la Drôme et dans les gorges du Verdon.

_ En 2004, 31 oiseaux sont relâchés dans les Baronnies drômoises par l’association Vautours en Baronnie. Les deux premières naissances ont lieu en 2010 et les deux poussins prendront leur envol. Dans le cadre d’un second plan de réintroduction mené à partir de 2011, les effectifs atteignent un total cumulé de 49 oiseaux relâchés en 2018.

_ En 2005, 15 oiseaux sont relâchés dans les gorges du Verdon par l’association LPO PACA. Dans le cadre du même second plan de réintroduction mené à partir de 2011, les effectifs atteignent un total cumulé provisoire de 41 en 2019. Le premier poussin s’envole en 2013. Un troisième programme de lâchers est en cours dans le Verdon pour terminer les lâchers : Plan national d’actions (PNA) 2021-2030 (lien dans la bibliographie).

En 2021, 51 couples reproducteurs ayant déposé une ponte sont présents sur le territoire français : 29 dans les Grands Causses, 14 dans les Baronnies et 8 dans le Verdon.

Ces lâchers, initiés à partir de jeunes oiseaux nés en captivité dans des centres européens ou provenant de centres de soins, ont donné des résultats positifs mais les effectifs restent encore faibles ; la situation de l’espèce est précaire. Tous les individus sont bagués depuis les premiers lâchers en 1992, pour suivre l’évolution de l’espèce afin d’agir sur sa conservation. Les poussins sont également bagués, au nid avant leur envol.

L’oiseau se manifeste parfois chez nous dans les Pyrénées. Sur ces dix dernières années (2012 à 2022), son observation est mentionnée à 32 reprises sur le site « faune-aquitaine » (site participatif proposé par la LPO-Aquitaine, lien dans la bibliographie), pendant une période s’étalant du mois de mai au mois d’août essentiellement. Cette période correspond au moment du nourrissage du jeune au nid. Il s’agit pour la plupart du temps d’oiseaux isolés faisant une apparition ponctuelle essentiellement au Pays Basque, accompagnant des Vautours fauves sur les sites de nourrissage. Ces oiseaux peuvent venir d’Espagne, mais ils peuvent être aussi des individus non reproducteurs et/ou juvéniles venant des noyaux de reproduction français.

En 2016, l’espèce est classée « En danger » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine de l’UICN.

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5-2_ La situation du Vautour moine dans la péninsule ibérique

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Posés, on ne peut les confondre. 

En Espagne où « el Buitre negro » a toujours été présent bien qu’en très forte régression dans les années 1970, le dernier recensement que j’ai pu consulter, coordonné en 2017 par SEO/Birdlife, a donné en résumé les informations suivantes (lien avec les informations détaillées cité en bibliographie) :

_ L’oiseau nidifie par ordre d’importance dans les communautés autonomes d’Estrémadure (Sierra de San Pedro, Parc National de Monfragüe, Sierra de Gata dans la province de Cáceres), Castille-La Manche (Parc national de Cabañeros, Sierra de la Umbría de Alcudia), Andalousie (Sierra Pelada, Parc natural de la Sierra Norte, Sierra de Andujar), Madrid (Rascafria dans la vallée Alto Lozoya, …), Castille et Léon (Reserve Naturelle Valle de Iruelas dans la province d’Avila), Catalogne et dans les Baléares (Majorque). L’Estrémadure compte 964 couples recensés, dont 854 dans la province de Cáceres. Les colonies les plus importantes sont dans la Sierra de San Pedro, à Monfragüe et à Cabañeros.

_ La population totale de Vautours moines en 2017 est estimée entre 2 548 (comptés) et 3 140 couples ; la deuxième valeur est estimée, en appliquant un facteur de correction pour tenir compte des nidifications sûres qui n’ont pu être comptées sur des terrains privés. L’espèce se répartit en 43 colonies.

Au Portugal où « o Abutre-preto » est revenu, on le trouve principalement dans le Parque Natural do Tejo International (PNTI – Parc Naturel International du Tage), avec 70% de la population de Vautours moines du pays (28 couples ont niché en 2021). L’espèce avait cessé de se reproduire au début des années 1970, principalement en raison de l’empoisonnement des carcasses pour lutter contre les nuisibles. Elle revient naturellement en 2010 depuis l’Espagne avec au moins un couple reproducteur dans le Parc Naturel du Douro International (Parc Naturel International du Douro) et depuis 2015, dans l’Alentejo (10 couples reproducteurs présents en 2021).

Un projet LIFE Aegypius Return débute en novembre 2022 au Portugal pour la période 2022 à 2027. Il a pour objectif principal de consolider et accélérer le retour du Vautour moine. Quarante couples environ sont actuellement présents en 2022 constituant quatre colonies de reproduction. Ils se sont établis pour la plupart par l’expansion des colonies présentes côté espagnol. L’objectif du plan est d’augmenter la population reproductrice à au moins 80 couples dans cinq colonies et de passer le statut de menace UICN national de « En danger critique d’extinction » à « En danger ».

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5-3_ La situation du Vautour moine dans le reste de l’Europe et dans le Monde

Je n’ai pas trouvé des informations récentes et concordantes sur la répartition du Vautour moine au niveau européen et mondial. Les informations qui suivent sont reprises sur le site Birdlife International (cité dans la bibliographie) :

_En Europe et outre la France, l’Espagne et le Portugal déjà cités, on le trouve en Bulgarie, Turquie, Russie, Grèce et Ukraine. Il est en voie de recolonisation en Macédoine, Bulgarie, Croatie et Serbie.

_Dans le Monde, l’espèce est distribuée en tant que reproductrice sur une frange discontinue allant de la Péninsule ibérique à la Mongolie orientale et au sud de la Sibérie, en passant par l’Afghanistan et la Chine.

Il en est de même pour les effectifs. La plupart des sources n’ont pas été mises à jour récemment. J’ai donc également repris les données de Birdlife International (2020). La taille de la population mondiale serait estimée entre 8 400 et 11 400 couples avec une tendance générale décroissante. L’oiseau est classifié dans la Liste rouge de l’UICN comme « quasi menacé ».

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VI- Les dangers pour le Vautour moine ; sa protection en France

Less facteurs principaux de sa disparition en France ont été comme pour les autres espèces de vautours la destruction de son habitat, les empoisonnements, le braconnage et les percutions/électrocutions avec les réseaux d’électrification.

Si certaines de ces menaces persistent, il bénéficie aujourd’hui des mêmes mesures de protection mises en place pour les trois autres espèces de vautours nidificateurs en France. Arboricole, il est plus facilement perturbé par les activités humaines de plein air qui ont beaucoup augmenté ces dernières années. Il est primordial de réduire les dérangements pendant la période de nidification.

L’espèce est strictement protégé au niveau national (arrêté du 29 octobre 2009 des ministres en charge de l’écologie et de l’agriculture fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et leur niveau de protection) et européen (directive 2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages).

Elle bénéficie à ce jour d’un troisième Plan national d’actions pour la période 2021-2030, coordonné par la DREAL Occitanie et auquel sont associées les DREAL Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont le territoire est occupé par l’espèce.

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VII- Bibliographie

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Le port de ce grand oiseau me fascine et m’a incité à voyager pour le rencontrer. Peut-être le verrai-je un jour ainsi dans les Pyrénées.

_ Oiseaux des pays d’Europe de J. Felix – Gründ – 1978

_ Oiseaux d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – H. Heinzel/R. Fitter/J. Parslow – Delachaux et Niestlé – 1992

_ Site Faune Aquitaine : https://www.faune-aquitaine.org/index.php

_ LPO.fr – Vautour moine : https://www.lpo.fr/la-lpo-en-actions/conservation-d-especes-menacees/especes-prioritaires/missions-rapaces/vautours/vautour-moine

_ Association Vautours en Baronnie : https://www.vautoursenbaronnies.com/

_ Ministère de la Transition Ecologique – Bilan du Plan National d’actions 2011 – 2016 en faveur du Vautour moine : https://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/synth_se-pna-vm-2011-2016-vfinale-15-11-18.pdf

_ Ministère de la Transition Ecologique – 3è Plan National d’actions 2021 – 2030 en faveur du Vautour moine : https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/pna_moine_2021_2030.pdf

_ SEO Birdlife – El buitre negro se recupera en España (30 novembre 2018) : https://seo.org/el-buitre-negro-se-recupera-en-espana/

_ SEO Birdlife – Poblacion reproductora en 2017 y metodo de censo : https://seo.org/boletin/seguimiento/censos/45%20buitre%20negro/html5forpc.html?page=0

_ Birdlife International – Data Zone Cinereous Vulture (Aegypius monachus)  : http://datazone.birdlife.org/species/factsheet/cinereous-vulture-aegypius-monachus

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