Une observation de sangliers auprès de « mon » arbre, qui leur sert de frottoir !
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Des visiteurs inattendus ! J’ai pu passer un petit moment à observer ces sangliers en train de se frotter contre ce pin, qui effectivement m’appartient. Originaire des Landes, j’ai planté quelques pins sylvestres chez moi pour garder un lien et les sangliers de passage en ont choisi un, toujours le même, pour se frotter ; il est sacrifié pour eux et je n’ai pas besoin ainsi de protéger les autres.
En plein jour, par une belle après-midi de l’été, ils m’ont rendu visite, le poil encore humide ! Ils étaient deux, un jeune mâle et une jeune laie, et ils venaient de se vautrer dans une ornière d’un chemin à tracteurs où l’eau stagne souvent et la boue pétrie et renouvelée. D’autres étaient passé par là un peu plus tôt.
Ils ont une corpulence voisine ; il s’agit de deux bêtes de compagnie d’une même harde, âgées de moins de deux ans. Les mamelles de la laie ne sont pas gonflées, un signe qui indique qu’elle n’est pas suitée (elle n’a pas de marcassins). Je la trouve cependant bien ronde, par rapport au mâle. On est au 28 juillet et les marcassins galopent déjà depuis un bon moment. Dans une compagnie, la laie meneuse est la première à être en chaleur et elle déclenche les chaleurs chez les autres femelles. Les marcassins naissent ainsi tous en même temps au sein d’un même groupe.
La laie me semble pleine. Serait-ce le résultat d’un accouplement tardif (début avril) ou d’une portée de remplacement ? En effet, on parle parfois d’une période de reproduction secondaire qui peut aller jusqu’à mai, qui correspondrait à de jeunes laies arrivées plus tard à la puberté et aussi à des laies adultes ayant perdu leur progéniture. J’ai pu observer un solitaire encore avec une compagnie dans le même secteur fin mars ! C’est peut-être la même famille et tout est donc possible.
Cela fait partie du mode de vie des sangliers, animaux généralement nocturnes, de prendre un bain de boue dans une souille puis de se frotter vigoureusement contre un arbre pour se débarrasser des parasites. Les résineux sont particulièrement appréciés comme frottoir ! Ils laissent à cette occasion sur le tronc malmené une croûte de boue, appelée une housure. La hauteur de la boue déposée donne une bonne idée de la hauteur au garrot de l’animal qui est passé par là : 0m65 pour ces 2 visiteurs. En France, elle varie généralement dans une fourchette de 0m60 à 1m10 pour les plus gros, hors exceptions.
La suite de ma publication montre en photos le frottoir à sangliers, avec quelques commentaires. Cette scène de vie aura duré environ cinq minutes.
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La laie, reconnaissable aux tétines de ses mamelles (appelées allaites), renifle le tronc. La boue est encore humide ; d’autres sangliers sont déjà passés par là. Le jeune mâle, reconnaissable quant à lui à ses suites (ses testicules, bien plus visibles à la période du rut, qui descendent en longueur du dessous de la queue jusqu’au ventre), est intéressé par d’autres odeurs.
A chacun son côté de l’arbre ! Le jeune mâle au premier-plan est reconnaissable à son pinceau pénien, avec les poils dirigés vers l’avant. Il va bientôt continuer seul son chemin.
La laie (suites absentes et présence de tétines) continue de se frotter.
Tout y passe ! Les deux dernières tétines (elle en a 10) sont cachées par son arrière-train.
Le dernier cliché de la série. La laie va à son tour continuer son chemin.
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