Une Marmotte, tournée vers le soleil couchant.
Le lis (ou Lys) des Pyrénées, endémique et emblématique de nos montagnes.
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Les Pyrénées sont pour moi une source de photos de Nature qui m’incitent à randonner. Dans mes publications, vous ne voyez pas de topos : il y a des personnes bien plus qualifiées que moi pour vous aider dans le choix de vos sorties en montagne, dont l’excellent Topopyrénées.
Comme pour ma précédente publication sur la vallée d’Aspe, je regroupe ici pêle-mêle quelques photos prises ces derniers temps en vallée d’Ossau, un peu de flore, de faune et de paysages.
L’Iris des Pyrénées.
Iris des Pyrénées – Une rencontre « originale » (photo prise en 2014).
L’Iris des Pyrénées (Iris latifolia) est endémique de nos montagnes et des Monts Cantabriques. Sa floraison commence les derniers jours de juin jusqu’à fin août, sur les pelouses montagnardes et subalpines bien exposées, ensoleillées et rocailleuses, jusqu’à 2 300 mètres d’altitude environ. Il forme une tige érigée de 30 à 70 cm ; sa couleur, bleu-vif, est parfois (rarement) blanche.
L’Hirondelle de rochers. Peu farouche, elle se laisse observer dans de bonnes conditions lorsqu’elle récolte de la boue pour édifier son nid.
L’Hirondelle de rochers (Ptyonoprogne rupestris) est la plus grande des hirondelles européennes. Elle fréquente les escarpements rocheux. Virtuose de la voltige, elle se lance dans des piquets vertigineux le long des falaises. Absente des régions de plaines, elle occupe des sites très variés mais toujours en présence de reliefs et de zones rupestres. Elle niche depuis le bord de mer jusqu’à plus de 2 000 mètres d’altitude. Migratrice altitudinale, elle regagne les montagnes à plus basse altitude pendant la période hivernale. On peut ainsi l’observer chez nous une bonne partie de l’année.
L’Alouette des champs, dans le cirque d’Aneou.
L’Alouette des champs (Alauda arvensis) peut être facilement confondue avec l’Alouette lulu, plus petite. On la rencontre en plaine mais aussi en montagne en milieu ouvert au départ de randonnées et même plus haut, jusqu’à 2 700 mètres environ. Sa tête possède de longues plumes sur le sommet de la calotte, formant une crête qui se hérisse à certains moments. Elle vit sur le sol, où son plumage la rend presque invisible.
Le mâle utilise son chant au-dessus ou sur son territoire à une cinquantaine de mètres du nid, pour défendre celui-ci et pour renforcer les liens entre les partenaires. Il possède un des répertoires les plus riches du monde des oiseaux avec plus de 600 notes. Certains chercheurs parlent même de dialecte. Ce chant, fascinant, ne manque pas de nous interpeller.
A la période de la reproduction, les mâles commencent leurs vols nuptiaux, s’élevant du sol en spirale et en chantant fortement. Une fois à bonne hauteur, le mâle descend en spirale, alternant battements d’ailes et glissés, toujours en chantant. Quand il arrive à une hauteur moindre, il se laisse tomber sur le sol comme une pierre. Là, il effectue encore d’autres parades, marchant autour de la femelle avec la crête dressée, les ailes abaissées et la queue déployée en éventail.
Le Monticole de roche, le mâle. Typiquement au sommet de rochers.
Le Monticole de roche, la femelle (ou peut-être un juvénile?).
Le Monticole de roche (Monticola saxatilis) est traditionnellement appelé Merle de roche. C’est une espèce d’oiseau typiquement montagnarde liée aux rochers, qui ressemble à un gros rouge-queue. Le mâle en plumage nuptial est superbement coloré avec des nuances bleu-gris et rouge-orangé, avec une tache dorsale blanche ; sa queue est relativement courte. La femelle a un plumage plus terne dans les nuances de brun, très discret. On le trouve au-delà de 1 500 mètres d’altitude environ, à flanc de montagne dans les éboulis et secteurs rocailleux ou dans les prairies parsemées de rochers. Ils nichent au sol, dans une anfractuosité de la roche. Son vol nuptial est caractéristique : il s’élève avec un vol d’alouette papillonnant et descend en parachute jusqu’à un perchoir, avec la queue rousse étalée en permanence.
On l’observe généralement seul ou par couple. Très farouche, il est prêt à se cacher au moindre dérangement dans la rocaille. C’est un migrateur complet : arrivé vers la mi-avril, il quitte nos montagnes en août-septembre pour passer l’hiver en Afrique Tropicale.
Le lis (ou Lys) des Pyrénées, en fin de floraison. Les anthères ont déjà viré du rouge-orangé au brun.
Le lis (ou Lys, en vieux français) des Pyrénées (Lilium pyrenaicum) est une plante endémique et emblématique de nos montagnes. Un petit coup de pouce du destin m’a aidé pour ces photos, prises en fin de floraison.
Cette plante mesure de 0m50 à 1m00 de hauteur environ. On la trouve en pieds isolés ou en touffes. Elle fleurit en grappes lâches de fleurs pendantes de mai à début juillet, de 800 à 2 200 mètres d’altitude. Son altitude préférée est autour de 1 600 – 1 800 mètres. On la rencontre dans des milieux variés en plein soleil ou à mi-ombre comme les prairies à hautes herbes, les clairières, près de blocs rocheux et aussi dans les couloirs d’avalanche. Elle préfère les versants exposés au Sud. Les fleurs sont d’une belle couleur jaune ponctué de noir.
Le Lis martagon en boutons et le Lis des Pyrénées à la floraison avancée.
Le Lis (ou Lys) martagon (Lilium martagon) fleurit en juin-juillet, plus tard que le Lis des Pyrénées. Il est plus fréquent dans nos montagnes que le premier qui a payé un lourd tribut par le passé pour sa beauté (cueillette) et ses vertus de plante médicinale (traitement des brûlures et piqûres). Il mesure en moyenne de 0,50 à 1,50 m de hauteur. Les fleurs sont de couleur rose violacé ponctué de pourpre.
On le rencontre jusqu’à 2 800 mètres d’altitude un peu partout dans les principaux massifs montagneux y compris en Corse et plus généralement, à partir de 200 mètres d’altitude (rare en plaine). Il affectionne les pentes boisées fraîches et ouvertes, les pâturages à sols riches, rocailleux, les formations de hautes herbes des bords de cours d’eau.
Le Lis martagon à différents stades de sa floraison.
Deux pieds de Lis martagon, côte à côte.
Traquets motteux mâle.
Traquet motteux femelle.
La rencontre du Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) est fréquente en montagne à la sortie de la forêt, dans les estives rocailleuses à herbe rase où il peut chasser les insectes à vue. Sa position préférée est, nous le voyons bien, sur un rocher, quelle que soit la taille de celui-ci. Le nid bien dissimulé dans un creux de la rocaille, est construit principalement par la femelle sous la surveillance du mâle qui peut parfois transporter des matériaux. C’est un migrateur complet, exclusivement montagnard, qui m’est bien sympathique. J’aime beaucoup le photographier. Il va regagner en septembre et octobre ses lieux d’hivernage jusqu’en Afrique équatoriale et il reviendra nicher à la fin du mois de mars et en avril.
Maître renard en plein midi, au pied du Pène de Peyreget.
Au bord d’un laquet, un regroupement de têtards de Grenouille rousse. La promiscuité de leur fait pas peur!
Le pic Paradis (2 129 m), depuis le pic de l’Iou (2 224 m).
Le refuge d’Ayous (1 980 m).
Le refuge d’Ayous, depuis le pied du Pène de Peyreget.
Le Pène de Peyreget (2 252 m).
Le lac Roumassot (1 845 m), premier des lacs d’Ayous.
Les blocs d’andésites du pic Peyreget (2 487 m).
La face Ouest du pic Peyreget (2 487 m).
La face Est du pic Peyreget (2 487 m).
L’arête des Flammes de pierre, montant au petit Pic d’Ossau (2 807 m).
Les Flammes de pierre, les petit et grand Pics d’Ossau.
Une vue rapprochée sur une partie de l’arête des Flammes de Pierre, depuis le refuge de Pombie (2 032 m).
Le Rein de Pombie.
Depuis le col de Peyrelue – Le Vertice d’Anayet et son chapeau de basaltes (à gauche, en arrière-plan) et le pic d’Anayet.
Depuis le col de Peyrelue. Le pic d’Anayet (2 545 m), vestige d’un ancien volcan.
La Campana ou clocher d’Anéou (2 214 m), au-dessus du vallon du Pourtalet.
La Campana d’Anéou au premier-plan (2 214 m), le pic d’Anayet (en haut et à droite) avec en arrière-plan, le Pala de IP (2 779 m).
Le pic d’Anayet (2 545 m) avec le pic de Cuyalaret (2 289 m) , à l’ombre.
« La falaise souriante » – A l’arrière-plan, le pic Arroyeras (2 573 m) et la pointe à droite est la Punta Escarra (2 751 m).
Sur la falaise du Pène de Peyreget – Un isard solitaire (j’ai déjà consacré un article complet à l’isard).
Une guetteuse au col de l’Iou (2 194 m).
Au milieu d’éboulis dans un endroit isolé de la vallée d’Ossau – Une famille de marmottes prend le soleil.
La Marmotte avait disparue des Pyrénées il y a fort longtemps, à la fin de la dernière période glaciaire (terminée il y a environ 10 000 ans). Elle a été réintroduite dès 1948 à partir d’individus prélevés dans les Alpes (Marmota marmota) à l’initiative privée du docteur Marcel Couturier, chirurgien, alpiniste, naturaliste réputé et chasseur passionné. Il possédait un permis de chasse naturaliste délivré par le ministère de l’Agriculture, qui l’autorisait à capturer, en tout temps, toutes les espèces d’oiseaux et de mammifères « nécessaires à ses recherches scientifiques ». En mai 1948, il relâche par curiosité six marmottes dans le cirque de Lis ou Erès Lits (Hautes-Pyrénées) suivies de deux autres en 1952 et quatre en 1955 (pour éviter une possible consanguinité). En 1954, la colonie avait prospéré avec plus de 25 marmottes.
D’autres lâchers auront lieu par la suite sous d’autres initiatives en particulier de Sociétés de chasse, toujours avec des sujets originaires des Alpes et avec plus ou moins de succès (mauvais choix des lieux de réintroduction). Le parc national des Pyrénées prend la relève dès sa création en 1967 avec un premier lâcher d’une douzaine de marmottes (5 mâles et 7 femelles) en deux groupes distincts dans la région du pic du Midi d’Ossau (commune de Laruns) et dans la vallée de Belonce (commune de Borce). D’autres lâchers suivirent en vallée d’Aspe, vallée d’Ossau, val d’Arrens et cirque de Gavarnie jusqu’en 1973.
L’espèce s’est très bien adaptée et aujourd’hui, la marmotte est présente dans toutes les vallées.
Sa silhouette trapue au poil soyeux la rend très sympathique. La couleur de son pelage est variable, du gris au brun roussâtre en passant par le jaunâtre. Son poids varie de 3-4 kg à la sortie de l’hiver jusqu’à 8 kg à l’approche de l’hibernation. Elle ne boit pas et s’hydrate avec l’eau contenue dans ses aliments. Elle vit en colonie de plusieurs familles au-dessus de la forêt sur les pelouses des versants ensoleillés et dégagés, à des altitudes variant entre 1 000 et 2 500 mètres environ. Elle installe son terrier sur les éboulis et les terrains rocheux avec un sol assez meuble pour être creusé.
Elle s’accouple de fin avril à début mai et les naissances ont lieu de fin mai à début juin, après cinq semaines de gestation. Les petits, sevrés au bout de 6 semaines, sortent du terrier à partir de la mi-juillet environ. Les jeunes restent avec leurs parents jusqu’à leurs deux ans avant d’être chassés de la colonie par les mâles. Ils ont alors atteint leur maturité sexuelle.
Elle hiberne de fin octobre à fin mars, en vivant sur les stocks de graisse accumulés durant l’été. Elle perdra à peu près la moitié de leur poids. De courts réveils lui permet d’évacuer les déchets de son organisme.
Brusquement redressée, le cri strident de cette guetteuse m’a surpris : je n’avais jamais eu l’occasion d’en voir donner l’alerte d’aussi près.
On entend parfois son sifflement qui prévient d’un danger tout ce qui vit aux alentours. Il est audible jusqu’à plusieurs kilomètres. Une tradition circule à ce propos : un seul sifflement très strident, bref, le danger vient du ciel ; plusieurs sifflements réguliers, il vient du sol. Je ne peux le confirmer à coup sûr, n’ayant jamais pu le mettre vraiment en évidence.
Les principaux ennemis de la marmotte sont le Renard (Vulpes vulpes) et l’Aigle royal (Aquila chrysaetos) pour lesquels elle représente une proie facile. Sa réintroduction a eu un impact positif pour l’écosystème des Pyrénées en dynamisant la population de l’Aigle royal dont les effectifs étaient mal en point.
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