Ce jour-là, les Grues cendrées sont en migration post-nuptiale. Elles traversent les Pyrénées en remontant la vallée d’Ossau, direction l’Espagne. Leurs prochaines haltes migratoires seront l’embalse de la Sotorena et la lagune de Gallocanta, en Aragon – Les voici au col des Moines, dominé par le pic des Moines (2 349 m).
Le ballet aérien d’un Gypaète barbu immature et d’un Crave à bec rouge, sur les parois de l’Ossau plongé dans la brume.
(J’ai appris en octobre 2021 que ce gypaète s’appelle « Calendreto » et j’ai fait une publication particulière à son sujet, qui raconte son histoire).
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Le pic du midi d’Ossau est une montagne chère au cœur des Béarnais. Aligné dans l’axe de la vallée d’Ossau et dominant tous les sommets environnants de plus de 400 mètres, il est visible de toute la région par temps clair et même jusque depuis la Haute-Lande au milieu des pins (après la tempête de 1999).
C’est « Le toit du Béarn ». On lui donne un surnom très populaire, que je ne citerai pas ; plusieurs légendes existent à son propos et on les trouve partout dans la littérature. Personnellement, je l’appelle simplement « l’Ossau ».
La nuit tombe sur l’Ossau! – Le Grand pic avec ses deux pointes (France et Espagne) et le Petit pic, depuis le piémont.
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Quelques informations succinctes sur le tour de l’Ossau
Le tour de l’Ossau est un grand classique. Il faut l’avoir fait au moins une fois. Il n’y a aucune honte à le refaire, « ce n’est jamais pareil ». Au retour d’une sortie en montagne, on me demande parfois : « Où étais-tu »? Après avoir répondu, j’ai régulièrement cette remarque : « je l’ai déjà fait »! Et on passe à un autre sujet, je n’intéresse plus personne. C’était sympa? qu’as-tu vu? Aucun intérêt, on s’en fiche! C’est un peu dommage. Il y a tant de choses à apprécier, outre une performance. Ce qui pare la montagne et ce qui l’habite, c’est ce qui en fait pour moi son principal attrait.
Cette publication n’est pas un topo ; pour les personnes qui recherchent des informations précises, il y a des sites très bien faits dont l’excellent « Topopyrénées ». La sortie représente en gros 1 050 mètres de dénivelé pour environ 18 km en +/- 6h30 sans se presser et sans les pauses. Il en existe plusieurs variantes. Le tour se fait indifféremment dans les deux sens, aujourd’hui en sens inverse des aiguilles d’une montre.
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Le tour de l’Ossau en photos
La brume persistante a régulièrement occulté l’Ossau et les paysages environnants, mais j’aime bien ces ambiances-là! Il y a toujours des choses à admirer, à photographier et à apprendre. Les photos sont prises avec un téléobjectif dont la focale varie de 225 à 900 mm. Elles représentent la faune et quelques photos d’ambiance avec un petit aperçu géologique sur ce vestige de la caldeira de l’ancien volcan de l’Ossau.
Départ du parking de Bious Artigues (1 422 m). Les couleurs de l’automne sont bien présentes et les sommets sont « absents ». Le soleil se montrera un peu en début d’après-midi.
A la sortie de la forêt, au pont à l’entrée du Plateau de Bious (1542 m), je regarde en principe s’il est là. Une fois de plus, il est au rendez-vous!
Le Cincle plongeur, en train de pêcher dans le gave de Bious!
Après avoir pris la direction du Chemin de Compostelle sur le Plateau de Bious (GR 108 vers le col des Moines), le panorama en arrière vers le pont de Bious, fréquenté par le Cincle plongeur.
Sur le petit tumulus à droite du pont, on trouve un groupe de « cercles de pierre ». Les plus connus en vallée d’Ossau sont les Cromlechs de Lous Couraus, au plateau du Benou. Il y en aurait plus d’une centaine répertoriés en vallée d’Ossau et à toutes les altitudes, entre 835 et 2190 m. Ils ont été construits sur des mamelons, des replats avec une vue remarquable sur le pic du Midi d’Ossau. Les fouilles pratiquées sur certains d’entre eux apportent peu d’informations sur leur finalité (pauvreté ou même absence de dépôts). La datation du cercle du lac de Roumassot (situé en montant vers le refuge d’Ayous) en fait le monument le plus ancien dans sa catégorie. Il date de 1 530 ans (environ) avant J.C, à l’Âge du Bronze (+/- 110 ans). Celui de Bious Oumette (en contrebas du parking de départ) date d’environ 415 ans avant J.C, à l’Âge du Fer. Tous ces sites correspondent aux estives utilisées encore aujourd’hui par les bergers ossalois et pyrénéens.
Le Grand pic d’Ossau, à gauche, est invisible ; le Petit pic se dévoile à peine!
Sur le GR 108, depuis le Plateau de Bious – Le bois des Arazures et la ligne de crêtes au pied de la partie occidentale de l’Ossau. Ces crêtes font partie des Flammes de pierre, avec à gauche la Main de Peyreget et sont un lieu d’escalade très prisé pour monter au Petit pic d’Ossau.
Dans le bois des Arazures, après avoir quitté le GR 108 – Les deux pics de l’Ossau et la Fourche. Par effet d’optique, le Petit pic d’Ossau paraît le plus haut!
Au moment où le soleil fait son apparition, la face nord de l’Ossau se dégage. La pointe de France (2 878 m) est à gauche, hors cadre. A droite du Grand pic d’Ossau, la pointe d’Aragon (2 884 m). Puis la Fourche, une brèche qui descend en contrebas jusqu’à 2 700 m (180 m plus bas que l’altitude maxi). A droite, le Petit pic d’Ossau (2 807 m).
Gros plan sur le col de la Fourche (2 700 m). Il a déjà neigé ce début d’octobre.
Après avoir récupéré le chemin du HRP venant de la cabane de Peyreget et du refuge d’Ayous – Les roches de cette crête sont des intrusions d’andésites, vestiges de la caldera de l’ancien volcan de l’Ossau.
Pendant la montée vers le lac de Peyreget, la vue vers l’ouest en direction du refuge d’Ayous – Tout à droite, la cascade déversoir du lac du Miey (invisible) vers le lac Roumassot. Au-dessus, le GR 10 menant au refuge d’Ayous.
Au-dessus du lac Roumassot, cette falaise constitue la base des fronts de coulées d’andésites et de dacites de l’arc d’Ayous, l’un des trois arcs vestiges de la caldera brisée de l’Ossau. Ce sont ces différents fronts de coulées qui retiennent les autres lacs d’Ayous. Au premier-plan de la photo, le lac Roumassot est lui-même retenu par des cendres refroidies appelées des ignimbrites ; elles se présentent actuellement sous forme de blocs rayés et polis par les glaciers du quaternaire.
En direction du pic d’Ayous – La masse imposante, sous forme de strates, des conglomérats et Grès rouges du Permien. Les dépôts volcaniques de l’arc d’Ayous sont enfouis sous ces strates.
On continue à tourner autour de l’Ossau. A gauche, la pointe de France (2 878 m), puis la pointe d’Espagne (2 884 m) juste avant la Fourche. A droite, le petit Pic d’Ossau (2 807 m).
Un gros plan sur le col de la Fourche, qui sépare les deux pics.
Une très grosse volée de Grues cendrées commence à remonter le vallon de Bious vers le col des Moines pour passer en Espagne.
Les flancs de la montagne se font l’écho de leurs chants!
Elles pénètrent dans la brume et vont faire demi-tour.
Elles ont fait demi-tour, pour prendre de la hauteur!
Elles remontent au-dessus des nuages.
Le spectacle est splendide. Elles dominent maintenant les nuages et vont traverser. Ce sera une journée de grand passage.
Quelques grues isolées passent devant le pic d’Ayous (2 288 m).
Viva España au col des Moines (2 168 m), passage du GR 108.
Le petit pic d’Ossau occulte de plus en plus son grand frère, à gauche.
La masse imposante d’andésites du petit Pic d’Ossau (2 807 m).
Un laquet d’altitude.
Les premiers isards, sur les hauteurs dans la direction du Pène de Peyreget (2 252 m).
Le point de vue en direction du vallon de Bious, pendant la montée vers le lac de Peyreget.
Les deux pointes de l’Ossau, vues depuis le lac de Peyreget (2 074 m), en dessous du col de l’Iou. Le petit Pic est maintenant passé à gauche et le grand Pic est en arrière-plan.
Le sommet du petit Pic (2 807 m).
Le sentier quitte la HRP (qui grimpe dans les éboulis au-dessus du lac de Peyreget, vers le refuge de Pombie) pour se diriger vers la droite au col de l’Iou (2 194 m).
Deux autres isards apparaissent sur la crête du Pène de Peyreget.
Après avoir passé le col de l’Iou, le sentier bascule dans le cirque d’Aneou lui aussi dans la brume.
Entre le col de l’Iou (2 194 m) et le col de Soum de Pombie (2 129 m) – Un isard solitaire, un mâle.
Entre le col de Soum de Pombie (2 129 m) et le refuge de Pombie (2 032 m). Une harde d’isards, des femelles avec leurs chevreaux, dans la brume du cirque d’Aneou.
Les pointes de l’Ossau côté sud, brièvement dégagées.
Après avoir dépassé le refuge de Pombie fermé depuis quelques jours pour la mauvaise saison, un Gypaète barbu immature va m’occuper un grand moment.
Il est bagué (bague n°15).
Parade avec un Crave à bec rouge.
Il va et vient le long de la paroi de l’Ossau, en me faisant découvrir la variété de plantes et de lichens qui poussent sur la paroi bien exposée au sud.
Une partie de l’arête menant à la pointe Jean-Santé de l’Ossau (sommet à 2 506 m), colorée de lichens jaunes.
Le seul vautour de la journée, dans la brume. La météo du jour ne leur convient pas.
Entre le refuge de Pombie (2 032 m) et le col de Suzon (2 127 m), une harde paisse tranquillement dans les éboulis.
Le doigt de Pombie ou Pointe Jean Santé .
Aujourd’hui, les isards sont bien au rendez-vous. Il y a peu de monde et ils ne sont pas dérangés.
Un vétéran se repose.
En se retournant, le refuge de Pombie (fermé au 15 octobre) et son lac à droite. En face, le sentier venant du col de Soum de Pombie.
La paroi abrupte du Doigt de Pombie, avec son sommet dans les nuages ( à 2 446 m).
Le pic de Saoubiste (2 261 m), à main droite en arrivant au col de Suzon (2 127 m).
Depuis le col de Suzon – La plongée vers le refuge de Pombie, dans la brume et au premier-plan, une partie de la raillère (éboulis de gros blocs en béarnais) traversée pendant la montée.
Le sommet de la Brèche de Moundelhs (2 122 m).
La base du Doigt de Pombie et la grande Raillère, constituée de blocs de roches volcaniques, andésites et dacites.
La raillère de Pombie, traversée par le chemin de la montée.
La descente dans le vallon de Magnabaigt, depuis le col de Suzon.
Une partie de l’arête de Moundelhs et de ses intrusions d’andésites, vestige de l’arc de Moundelhs (l’un des trois arcs de la caldera brisée du volcan de l’Ossau).
Les sommets sont toujours dans la brume.
Mais en contrebas, le relief est dégagé. Quelques isards dans le vallon de Magnabaigt.
Deux mâles.
Deux femelles et un chevreau.
La poursuite de la descente dans le vallon de Magnabaigt s’est effectuée dans une épaisse brume jusqu’au col long de Magnabaigt (1 660 m), avant de rentrer dans le bois de Bious-Artigues jusqu’au parking d’arrivée. Le sentier est bien tracé.
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Publication faite avec mes photos personnelles. Pour en savoir plus sur le volcanisme de l’Ossau, voici le lien vers l’une de mes publications (Le volcan de l’Ossau) en cliquant : ICI
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Bibliographie
Pour en savoir plus sur les cercles de pierres, voici le lien vers deux publications qui m’ont intéressé :
_ Les Cromlechs de Lous Couraus : https://cromlechs-ossau.blogspot.com/2018/02/les-cromlechs-de-lous-couraus.html
_ L’âge des métaux en Béarn : http://www.archeolandes.com/documents/gapo2.pdf
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