« L’oiseau papillon, vu de dessous ».
Le « Papillon » remonte la paroi en écartant ses ailes.
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Le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) est un petit bijou de la Nature. Son observation dans le Haut-Béarn sur son lieu d’hivernage a été pour moi un véritable privilège. J’en rêvais depuis longtemps. Et le rêve s’est enfin réalisé! J’avais déjà essayé d’aller à sa rencontre en haute montagne, sans succès jusqu’à présent. C’est avant tout un oiseau qui se mérite. Minuscule et très discret, il se confond facilement dans son environnement. Son vol onduleux et assez capricieux et son plumage coloré lui vaut le surnom d’oiseau papillon.
C’est un oiseau avant tout montagnard qui vit dans les hautes chaînes de l’Europe et de l’Asie Occidentale. En France, il est présent dans tous les massifs montagneux mais il demeure rare dans notre région, où il niche jusqu’à 2 500 m d’altitude environ. Migrateur altitudinal, il descend en automne / hiver vers la plaine, parfois loin de son lieu de nidification. Il affectionne alors les « sites culturels » où il trouve sa nourriture dans les anfractuosités des murs des vieux édifices. On peut ainsi l’observer sur les églises et cathédrales, les ponts, les vieilles tours et châteaux, etc.
C’est un solitaire, hors période de nidification. Au printemps, il remonte en montagne où on pourra (avec beaucoup de chance) l’observer le long de certaines parois rocheuses. Il grimpe par sauts ou par saccades successives à la recherche de ses proies, divers petits insectes, araignées et autres invertébrés, en entrouvrant ses ailes. Les proies les plus grandes sont portées sur une pierre où il les frappe jusqu’à ce que les pattes soient ôtées.
Arrivé au sommet, il se laisse retomber pour reprendre sa quête vers le haut et ainsi de suite. Minuscule et « perdu » dans l’immensité d’une paroi, il peut être trahi par son chant mais aussi, lorsqu’il ouvre grand ses ailes, par l’éclat de sa couleur rouge et par la présence de points blancs.
J’ai eu la chance d’observer ce montagnard magnifique, attachant et unique en son genre, à une altitude voisine de 800 mètres sur une paroi rocheuse. Contrairement à mes habitudes, je vais limiter sa présentation : je préfère le montrer dans son environnement. Espèce protégée, le Tichodrome échelette est menacé par le développement des loisirs humains et des activités liées à la montagne comme l’alpinisme, causant des dérangements sur les zones de reproduction.
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Voilà la suite en photos, prises au téléobjectif à une distance conséquente compatible avec le respect de sa tranquillité!
La toute première apparition. Il vient probablement de sortir de sa cachette, tout en bas de la paroi!
Le Tichodrome est un lève-tard, contrairement à un bon nombre d’oiseaux qui se manifestent dès l’aube. Il va rester un moment ainsi, l’air encore endormi!
Il commence enfin à manifester de l’intérêt à ce qui se passe.
La prospection de la paroi a enfin commencé.
Il s’intéresse à la végétation qui pousse dans les fissures.
Mais aussi et surtout, aux fissures elles-mêmes, d’où il extrait les insectes, araignées avec son fin et long bec courbé.
Vue d’ensemble en dé-zoomant légèrement.
C’est un grimpeur qui sait utiliser ses ongles, acérés et fortement recourbés!
Le rouge vif de ses ailes aident bien pour le localiser!
Insecte au bec!
Toutes les fissures et la végétation sont prospectées méthodiquement.
Il continue à remonter, bien agrippé à la paroi.
Encore un insecte, ressemblant à une espèce de mouche.
L’ascension continue, …
…, jusqu’à cette petite caverne dans la paroi, dans laquelle il va disparaître un instant.
Il continue toujours à remonter,
Puis il s’envole, pour reprendre la prospection vers la droite où il y a un peu plus de végétation.
Les ailes repliées, il peut passer totalement inaperçu.
Et hop! Je change à nouveau de paroi!
Il monte de plus en plus haut.
Il s’apprête à s’envoler,
C’est parti!
Seules les couvertures portent du rouge vif. Les plus longues rémiges portent chacune deux taches blanches formant à chaque aile deux rangées de points blancs parallèles.
La prospection continue. L’oiseau n’est plus très loin du haut de la falaise et il est de plus en plus difficile à localiser.
Même un bon téléobjectif a ses limites!
La prospection de la falaise est pratiquement terminée. Il va à nouveau s’envoler!
Il s’en va!!! Mon dernier cliché, pris à très longue distance. L’ « oizo » est reparti sur une autre falaise, hors de portée. L’observation a duré en tout une cinquantaine de minutes. Un spectacle inoubliable!
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