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De fin février au mois d’avril, les chevreuils perdent leurs poils d’hiver. D’abord les plus jeunes, suivis par leurs aînés. Ils tombent par touffes en commençant par la tête et le cou, puis les membres pour terminer par le tronc. Le pelage passe du gris foncé / brun, épais, au roux parfois vif, assez ras. Le changement d’épaisseur du pelage dans ce sens-là rend la mue de printemps très spectaculaire. Ces bêtes si sympathiques prennent alors une drôle d’allure. Habituellement photogéniques, elles ne sont plus à leur avantage pendant quelques jours.
Parti de bon matin photographier en billebaude, alors que je suivais un chemin entre un champ de luzerne et une terre fraîchement labourée, une chevrette immobile dans l’herbe a attiré mon regard. La présence d’un talus et un vent favorable m’ont permis de l’approcher, sans l’inquiéter. La suite en images (clichés pris le 16 mars 2019) :
Cette chevrette, immobile dans ce champ de luzerne, est captivée par quelque chose. Je suis son regard!
Un couple de chevreuils est tranquillement en train de se chauffer au soleil matinal, en boule dans une petite cuvette appelée « couchette ».
Au bout de quelques minutes, la chevrette vient rejoindre le couple.
Il est 9h00 et il fait très bon au soleil! Les animaux ne sont assoupis qu’en apparence, les oreilles restent à l’écoute!
Je continue à m’approcher, en contrebas du talus.
Le couple! Le brocard a déjà un certain âge : on le devine à l’analyse de ses bois dont la croissance est terminée et dont la morphologie commence à dégénérer. Les jeunes sujets ont toujours leurs velours.
La chevrette isolée se relève, après 32 mn de repos.
Un peu de toilette? Pendant la mue, il arrive que le chevreuil mange ses poils.
Elle se dirige vers le bord du champ.
Au bord du talus, elle hésite pour le descendre.
Le pelage démange. On aperçoit çà et là l’emplacement de touffes de poils arrachés par grattage ou avec les dents.
Elle se décide finalement à descendre tranquillement le talus qui m’a permis de l’approcher.
Plaqué contre le talus, j’ai du mal à la voir; elle aussi, elle hésite,
Mon camouflage est efficace, elle ne réagit pas.
« Je te souris ».
Elle traverse tranquillement le sentier vers le labour.
Le brocard s’est relevé.
Il attaque sa toilette. La chute des poils est, chez lui, plus avancée.
… et il attaque aussi la luzerne. Quelle allure!
Pendant ce temps, la première chevrette a traversé le chemin et traverse maintenant le labour, avant de regagner le bois.
Le brocard et la deuxième chevrette descendent à leur tour le talus.
La traversée du chemin.
Traverser un labour, c’est « pénible ».
Petit regard vers moi, avant de rentrer dans le bois pour se reposer jusqu’au soir. Entre le premier et le dernier cliché, 62 minutes se sont écoulées.
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